L’imprimerie entre bonne et mauvaise presse

14 juin 2006

Isabelle Marie

> Etat des lieux
La moitié des entreprises du secteur de l’imprimerie (3 000 sur 6 500) sera à vendre dans les sept années qui viennent. Pourtant, plusieurs obstacles s’opposent aux repreneurs intéressés : non seulement les entreprises qui ont plus de dix salariés sont rares (un millier environ), mais, en plus, quelle que soit leur taille, les imprimeries évoluent dans un domaine en surcapacité de production, si bien que 300 à 400 d’entre elles disparaissent chaque année, faute de stratégie marketing suffisamment affirmée…

> Avis d’expert
Gilles Gautier, responsable des affaires économiques de la FICG

"" “La question des opportunités de reprise d’entreprises dans notre domaine est relativement délicate, car il s’agit d’un domaine très atomisé, composé de très nombreuses PME et TPE : 80 % des entreprises comptent moins de 10 salariés, alors que les 20 % qui restent – soit environ un millier d’entre elles – réalisent, pour leur part, 80 % de l’activité ! D’ailleurs, la taille moyenne des entreprises cédées au cours des trois dernières années est de 20 salariés, pour un chiffre d’affaires moyen de 2 millions d’euros. ”

> Bonne impression !
L’activité des 6 500 entreprises d’imprimerie françaises génère un chiffre d’affaires de 9,3 milliards d’euros, avec quelque 90 000 salariés, sur les deux créneaux majeurs que sont l’imprimerie presse et l’imprimerie de labeur. Par ailleurs, la chaîne graphique est découpée en trois étapes essentielles : le pré-presse (préparation des matrices via des travaux d’arts graphiques, de composition, de photogravure…), l’impression (tirage) et les finitions (façonnage, brochage, pliage, reliure…). D’après les experts, les opportunités de reprise sont plutôt à chercher du côté des entités oeuvrant pour le labeur en phase d’impression.

> Témoignage
Nicolas Dematté, repreneur de quatre imprimeries dans le Sud-Est

"" TexteJ’ai repris successivement quatre imprimeries : SVI (15 personnes, en 1993), Imprimerie Nouvelle (10 personnes, en 1995), Publicep (20 personnes, en 1996) et, enfin, Imprimerie Photoffset (en 1997), revendue depuis à un photograveur. Pourtant, je suis venu à l’imprimerie par pur hasard, après une expérience de responsable administratif et financier, alors que je cherchais une entreprise de 15 à 20 salariés, en bonne santé, susceptible de passer du stade artisanal à celui d’industrie…