Julien Morel

24 juin 2008

Isabelle Marie

""Dans quelle proportion les repreneurs que vous formez reprennent-ils une cible ?
Nous avons formé 140 repreneurs jusqu’aujourd’hui et nous en sommes à 45 reprises effectives. Il s’agit d’un ratio qui nous étonne nous-mêmes. Certaines promotions, notamment en 2005, ont fait 100 % de reprise. Ceci est vraiment notre spécificité. Je crois que nous recrutons bien en sélectionnant nos participants. Lors d’un entretien, nous jugeons de l’adéquation du parcours du candidat avec la volonté de reprendre. Est-ce que l’idée est forte et fondée ou est-ce juste par défaut ?

Quel est le profil de vos candidats à la reprise ?
Un tiers de nos candidats est déjà très avancé dans le processus sur plusieurs cibles. Un autre tiers qui est avancé, mais en phase de contact et les autres n’ont pas véritablement commencé leur recherche. Nous attirons beaucoup plus de cadres que d’autodidactes, notamment de nombreux patron d’unité de production. L’apport moyen personnel est de 250 000 euros. L’immense majorité veut être majoritaire. Les secteurs sont très variés, récemment beaucoup ont repris dans l’automobile. Enfin, sur le plan géographique, environ 60 % viennent de la région parisienne.

Comment se déroule la formation ?
Nous organisons des sessions de 9 jours répartis sur un mois. La première partie permet de répondre aux questions : qui suis-je ? Quel est mon profil ? Que m’est-il permis d’espérer ? Quelle stratégie personnelle mettre en place pour aborder le marché de la reprise ? Les candidats se rendent alors compte de leur propre positionnement par rapport au marché de l’offre. Dans la deuxième partie est abordée la valorisation de la cible et les différents audits. Le montage en LBO, le point de vue du banquier et celui du fonds sont abordés en troisième partie ainsi que les différentes clauses et la négociation, car il existe des techniques pour optimiser cette négociation. Nous voyons l’approche comptable de l’évaluation, l’idée n’étant pas que les candidats deviennent des experts, mais qu’ils puissent dialoguer avec leur expert-comptable. L’un des grands bénéfices de cette formation est que les futurs repreneurs puissent recadrer leurs projets en fonction de ce qu’il leur est permis d’espérer, sur le plan de leur profil.