Pourquoi cette envie de reprendre et comment avez-vous trouvé votre cible ?
Issu d’une famille d’entrepreneur, j’ai été durant des années cadre dirigeant dans différentes sociétés. J’ai eu envie d’évoluer et de gagner en autonomie en devenant responsable d’entreprise. A 41 ans, je me suis dit qu’il fallait reprendre maintenant, car après ce serait un peu tard. J’ai consulté les listes des cibles de la CCI et j’ai retenu trois entreprises. Il est vrai que mes critères étaient stricts. Pour moi, le secteur géographique était primordial. Je cherchais, en Haute-Savoie, une société de décolletage travaillant en direct avec ses clients, qui soit certifiée, qui possède des machines récentes et qui soit saine financièrement. J’ai été exigeant mais il faut bien voir que l’investissement est lourd et qu’avec moi, j’engage également ma famille.
Comment avez-vous étudiez la cible ?
Je me suis adjoint les services d’une conseillère en gestion et d’un avocat d’affaires. Nous avons procédé à un audit juridique et de gestion, ainsi qu’à un audit humain et organisationnel. Le cédant souhaitait vendre à un repreneur individuel, car il ne voulait pas que la société soit dilapidée et il souhaitait que l’ensemble des salariés soit repris. Il m’accompagne sur une période de six mois. Nous avons signé en octobre 2009.
Quel a été votre plan de financement ?
Mon apport personnel est de 10 % et l’emprunt bancaire s’élève à 80 %. Le réseau Entreprendre m’a apporté de la trésorerie. De plus, grâce à ce réseau, je bénéficie d’un accompagnement durant deux ans avec un chef d’entreprise confirmé avec qui j’échange beaucoup.
Quelle a été votre stratégie lors de vos premiers mois en tant que dirigeant et quels sont vos objectifs ?
Les trois premiers mois ont été pour moi une phase d’observation, j’ai fait l’effort de bien m’intégrer au sein de l’entreprise. Depuis, je suis en train de mettre en œuvre mon plan d’action, dont un chantier 5 S et une modification de l’organisation du travail sur la semaine.
Il nous faut développer notre portefeuille client pour retrouver la croissance et obtenir la certification EN 9100 pour nous implanter dans le secteur aéronautique. L’entreprise a réalisé 1 million d’euros de chiffre d’affaires l’an passé, l’objectif est d’atteindre 2 millions d’ici à 5 ans. Être patron d’une PME signifie se trouver en relation directe avec les salariés, devoir gérer l’ensemble des soucis du quotidien d’une entreprise comme une panne de machine. Un gros travail d’organisation est nécessaire et il est vrai que la gestion du quotidien prend beaucoup de temps. Au final, je ne regrette absolument pas ce choix.