Comment réussir un rapprochement d’entreprises ?

20 juillet 2020

Isabelle Marie

Selon différentes études, sur le marché des fusions-acquisition, moins de la moitié des opérations, si elles n’échouent, génèrent le niveau de création de valeur attendu. Dans le cadre de rapprochement entre PME et de reprise d’une entreprise par une autre, les chiffres sont du même ordre même s’il est difficile de décréter à partir de quand ou de quoi une telle opération est réussie ou non.

Le cabinet Wavestone s’est penché sur cette problématique à travers sa récente étude « Quelles sont les clés pour réussir un rapprochement d’entreprises ? ». Les auteurs de l’étude ont identifié trois questions principales : la stratégie d’intégration et le pilotage du rapprochement, l’intégration technologique et l’impact du facteur humain dans la réussite de telles opérations.

Il apparaît que pour 79 % des entreprises ayant déjà entrepris une telle démarche, la convergence culturelle demeure l’une des problématiques majeures. Autre point délicat : la convergence des pratiques RH pour 66 % des dirigeants interrogés, le maintien de la motivation des collaborateurs (55 %) et la rétention des collaborateurs clés (48 %).

Un diagnostic d’écart culturel

Selon le cabinet Wavestone, l’intégration culturelle représente donc un enjeu clé à prendre en considération dès les phases de négociation. « Dans ce cadre, il convient d’étudier les écarts entre les deux organisations, et cela dès la phase de négociation. L’objectif : co-construire en amont la nouvelle culture commune. En effet, il est impératif d’appréhender en détail les points différenciants de chaque entité pour réussir la conduite du changement », expliquent les experts de Wavestone. D’ailleurs, parmi les 52 % d’entreprises qui ont mené en amont ce type de diagnostic d’écarts culturel, 62 % ont atteint les objectifs de création de valeurs qu’elles s’étaient donnés avant l’opération.

Par ailleurs, et sans grande surprise, 83 % des entreprises assurent que l’implication du top management est un facteur clé dans la conduite du changement. À cet égard, l’une des recommandations de l’étude est que la nouvelle structure organisationnelle doit être rapidement établie, en clarifiant les rôles et responsabilités de chaque poste. « Ainsi, les équipes managériales auront moins tendance à adopter une position défensive, réfractaire au changement », assure l’étude.

Il apparaît également que 77 % des entreprises ayant mis en place un système d’indicateurs de performance ont réussi leur intégration culturelle. En effet, c’est l’analyse des données tout au long du process d’intégration qui va permettre aux équipes en charge du changement de mettre en place les actions spécifiques à même de répondre au mieux aux préoccupations et réticences des collaborateurs des deux structures.