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Valorisation : le capital immatériel à ne surtout pas négliger!

21 octobre 2020

Evaluer ou valoriser une entreprise revient à identifier et quantifier les actifs qui vont participer à sa rentabilité présente, mais aussi future. Il n’y a pas de difficultés majeures concernant les actifs matériels. Bien qu’il existe de nombreuses méthodes d’évaluation. Il en va tout autrement pour le capital immatériel de l’entreprise. Pourtant dans une économie de plus en plus digitale et tournée vers les services, ce capital immatériel prend une part toujours plus importante qui représente bien souvent plus de la moitié de la valeur de l’entreprise.

1- Quelle est la part moyenne du capital immatériel ?

Il s’agit d’actifs qui sont clairement identifiables, mais dont la valeur n’apparaît pas dans le bilan. Leur valeur cumulée est considérable. Ainsi, selon la Banque Mondiale, les actifs immatériels représenteraient jusqu’à 82 % de l’économie française. D’autres études affirment que la valeur moyenne des entreprises est constituée à plus de 63 % par ces actifs immatériels. Mais ce taux va dépendre, bien entendu, du secteur d’activité. L’exemple typique, voire caricatural, est une société comme Uber qui domine le marché mondial de l’activité de taxi sans posséder un seul véhicule. Dans ce cas, le capital immatériel de l’entreprise est proche de la totalité de sa valeur. Dans le secteur du luxe, la valeur moyenne des sociétés est constituée à plus de 85 % par de l’immatériel ; ce taux sera inverse dans l’industrie lourde.

2 – Quels sont les éléments constitutifs du capital immatériel ?

Selon la théorie économique, le capital immatériel peut être réparti sous trois catégories plus ou moins étanches.

Trois catégories

  • Le capital humain: Il comprend le savoir-faire, les compétences et l’expérience des collaborateurs voire le potentiel de développement.
  • Le capital structurel : Il est plus facilement appréhendable. Il s’agit, notamment, du niveau de digitalisation, des certifications, de l’image de marque de l’entreprise ou encore de son niveau de distinction sur son marché, mais aussi sa capacité d’innovation.
  • Le capital relationnel : Il est constitué par la qualité des relations que peut entretenir la société avec ses clients, mais aussi avec ses fournisseurs et autres partenaires ainsi que leur niveau de fidélisation.

Selon Gilles Lecointre

« Les entreprises qui marchent le mieux sont celles qui possèdent le capital humain le mieux formé, si possible avec des compétences distinctives de celles de leurs concurrents. L’attachement des salariés à leur entreprise et un climat social serein valent de l’or. Cela permet à l’entreprise de croître plus vite. Cela milite pour un management social » souligne Gilles Lecointre, professeur à l’ESSEC et spécialiste de la question.

3 – L’intérêt de valoriser le capital immatériel de l’entreprise

Un capital immatériel clairement identifié et justement valorisé va rassurer les différents acteurs d’une négociation. Comme des clients, des fournisseurs, mais aussi des banques lorsque le dirigeant va solliciter, à titre d’exemple, un prêt. Par ailleurs dans le cadre d’une évaluation d’entreprise en vue de sa cession, la valorisation de ce capital immatériel est essentielle. Comme l’explique Gilles Lecointre « cela permet au vendeur de se caler sur des critères objectifs. Cela permet de rassurer l’acheteur et de convaincre ses financiers grâce à des critères objectifs « .

4 – L’importance de faire fructifier son capital immatériel

Ce capital immatériel, si important pour la valorisation de l’entreprise, doit se développer : « Lorsque le cédant est encore en activité, il se doit de réfléchir à la façon de faire croître ce capital immatériel, à vivifier son entreprise, lui donner de l’énergie et donner envie à des repreneurs potentiels de la reprendre. Il faut travailler en permanence à maintenir son capital immatériel. Ses produits doivent évoluer en permanence « , assure Gilles Lecointre.