Reprendre une entreprise à plusieurs, représente une aventure entrepreneuriale particulièrement motivante, voire exaltante, avec un certain nombre d’avantages. Néanmoins cette forme particulière de reprise comporte des risques qu’il convient de ne surtout pas minorer.
1- Une réflexion à mener en amont
Reprendre une entreprise avec un ou plusieurs associés demande une réelle et profonde réflexion de la part de chacun des acteurs. Pour un ensemble de raisons inhérentes à la nature humaine, il est évident que l’association peut ne pas fonctionner du fait d’une mésentente entre associés à court, moyen ou plus long terme. Eu égard à l’investissement financier consenti, il s’agit de minorer ce risque. D’où la nécessité d’une introspection en amont du projet qui passe par un questionnement complet et sincère.
Alors posez-vous les bonnes questions :
- Sachant que beaucoup d’entrepreneurs ont envie d’indépendance, êtes-vous prêt à partager les responsabilités, les décisions, bref le pouvoir avec d’autres ?
- Vos objectifs personnels en termes de développement de l’entreprise, d’investissement à réaliser ou encore de lancement de nouveaux produits ou services, sont-ils convergents avec ceux des autres associés ?
- Quelle fonction et quel type de responsabilités souhaitez-vous exercer au sein de l’entreprise ? Sur ce plan, vos choix et envies sont-ils compatibles avec ceux des autres associés ?
- Quel niveau d’investissement en termes de temps et d’argent êtes-vous prêt à consentir ?
2 – Quels sont les principaux avantages d’une reprise à plusieurs ?
Il est bien évident qu’acquérir une cible à deux ou à plusieurs est une opération qui va présenter de nombreux avantages :
- Sur le plan financier, les apports en fonds propres seront, mathématiquement, plus importants. Dès lors, l’effet de levier pour la dette senior sera, également, plus important. Par ailleurs, le banquier pourra être rassuré de voir différentes compétences à la tête de l’entreprise dont il va financer en partie la reprise, d’autant plus si celles -ci sont complémentaires.
- Chaque associé va pouvoir apporter ses propres compétences au profit de la bonne gestion et du développement de la cible. Il est en effet peu fréquent qu’un même individu soit véritablement compétent dans des domaines aussi divers que le financier, le juridique, le commercial, le management, etc… .
- Le dirigeant d’une PME, d’autant plus si elle est de taille modeste, souffre souvent de solitude, n’ayant pas toujours de manager sur qui s’appuyer. Il peut se retrouver la tête dans le guidon à devoir gérer une multitude de tâches au quotidien et, ainsi, manquer du recul nécessaire pour prendre des décisions stratégiques. Avec 2 ou plusieurs associés à la tête de l’entreprise, cette difficulté n’est plus.
Plus généralement, l’entreprise va bénéficier de plus d’idées, de créativité, d’intelligence…
3 – Quelques règles de base à respecter, dont le très utile pacte d’associés
Même si une grande confiance règne, au départ de l’aventure, entre les associés, un certain formalisme ne peut pas nuire à cette association. L’expérience montre qu’il est indispensable que soit parfaitement définis, et formalisés, les champs de compétences et les responsabilités de chacun.
Le pacte d’associés est un document qu’il est vivement conseillé de rédiger, et de préférence par un avocat. Ce document va, notamment, définir de façon précise toutes les modalités de sortie d’un associé : mode de calcul du prix de vente des parts ? Anticipation de situation de blocage ? Qui est prioritaire pour le rachat ? etc… .
4 – Les risques inhérents à une reprise à plusieurs
Même s’ils sont anticipés, même s’ils sont discutés en amont, même si un pacte d’associés solide a été élaboré, des risques existeront malgré tout tout au long de la vie professionnelle partagée par les associés.
Le risque de conflit entre associés est une réalité et la cause de nombreuses » ruptures « . Les causes peuvent être multiples. Il n’existe pas de réelle prévention contre ce risque. Toutefois, en cas de difficultés sérieuses, le pacte d’associés pourra prévoir l’intervention d’un médiateur.
Autre risque, le manque d’implication de l’un des associés. Il est difficile d’anticiper ce risque et de résoudre ce type de problème.
5 – Comment trouver son ou ses associés ?
Si le repreneur cherche un ou des associés, il peut se rapprocher de différents réseaux et clubs d’entrepreneurs, des CCI ou de syndicats professionnels. Il ne doit surtout pas hésiter à en parler autour de lui, à des clients, à des fournisseurs…
Par ailleurs, il existe des sites de mise en relation d’entrepreneurs. Citons-en quelques-uns : PartnPro, Tigcre, Meetpro, Affeeniteam, IdeasVoice, Cofondateur.
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