Les fonds propres sont la base du projet de reprise. Sans fonds propres, pas de reprise possible! Dans les faits, il s’agit des capitaux de départ qui sont apportés par le repreneur voire ses associés. L’importance des fonds propres se situe à différents niveaux. D’abord sur le plan strictement économique, ils vont servir d’effet de levier pour obtenir un endettement plus important. Puis sur un plan plus « psychologique », le niveau de fonds propres démontre aux préteurs l’engagement personnel du repreneur dans son projet ainsi que son degré de motivation . Toutefois, attention, car les fonds propres peuvent, in fine, être couteux ! Il s’agit de trouver un bon équilibre entre fonds propres et emprunts…
1 – Quel est le bon niveau de fonds propres ?
Il n’existe pas en soi de bon niveau de fonds propres. Cela va dépendre de différents éléments, comme:
- Le secteur d’activité.
- Le contexte macro-économique.
- Le profil du repreneur,
- Le prix de la cible.
Les banques demandent, en règle générale, que les fonds propres représentent de 25 à 30 % du prix de cession de la cible.
2 – Quel est le bon dosage entre fonds propres et emprunts ?
Dans le montage financier de l’opération de reprise, le bon dosage entre fonds propres et endettement est un élément auquel devra bien réfléchir le repreneur. S’il n’a que très peu de latitude d’action, la question ne se posera pas ! Aujourd’hui, le coût des capitaux propres est supérieur au montant des intérêts d’une dette bancaire. Il faut prendre en compte le taux de rentabilité que l’entreprise doit servir à ses actionnaires. Un apport important renforcera la capacité d’emprunt de l’entreprise, mais en contrepartie la charge de remboursement pourra être plus élevée.
3 – Les apports du repreneur
Les apports personnels du repreneur sont le fondement des fonds propres. Il s’agit, au sens large, de son épargne personnelle. Pour des cadres d’un certain niveau, et qui sont parvenus à négocier le départ de leur société dans de bonnes conditions, ces indemnités peuvent représenter une part importante de leurs fonds propres, voire, dans certains cas, la totalité. Le repreneur pouvant céder tout ou partie de son patrimoine immobilier se devra de réfléchir à cette option. Attention, toutefois, que cette option n’emporte pas de fâcheuses conséquences sur l’équilibre familial qu’il faudra savoir préserver. Sur ce plan également, l’équilibre et le juste dosage sont les maîtres mots. Les professionnels du financement conseillent, fort sagement, au repreneur de conserver un certain niveau d’épargne afin de surmonter les aléas de la vie.
4 – Les apports des proches du repreneur ou le « love money »
Les proches du repreneur peuvent soutenir financièrement ce dernier par différents moyens. Il peut s’agir d’un prêt avec ou sans intérêt, d’une donation, d’une participation minoritaire au capital de l’entreprise (ce qui leur permet de bénéficier d’avantages fiscaux).
5 – Les prêts d’honneur
Les prêts d’honneur accordés par les réseaux d’accompagnement ne doivent surtout pas être négligés. Avant tout, ils font partie d’un package accordé par ces réseaux aux repreneurs sélectionnés. Ces derniers bénéficient également d’un accompagnement personnalisé, de conseils et de soutien avant, pendant et après le processus de reprise. Les deux principaux réseaux sont Réseau Entreprendre et Initiative France. En fonction des dossiers et des réseaux, ces prêts d’honneur s’établissent dans une fourchette allant de quelques milliers d’euros à plusieurs dizaines de milliers…voir jusqu’à 100 000 euros pour des projets innovants chez Réseau Entreprendre. Ces prêts sont à taux zéro et sans garanties.
6 – Les levées de fonds
Cette pratique n’est encore pas assez répandue dans le petit monde de la reprise d’entreprise du fait d’une certaine mentalité française. Beaucoup de repreneurs rechignent à ouvrir leur capital craignant une perte d’autonomie et de pouvoir. Le schéma classique est la création d’une holding de reprise par le repreneur et l’ouverture du capital de cette dernière à des investisseurs. La holding s’endettera ensuite pour acheter la cible en LBO. Dans le cadre de reprise de PME, les fonds d’investissement peuvent prendre des participations allant de quelques centaines de milliers d’euros à plusieurs dizaines de millions. Ces investisseurs sont, bien évidemment, à la recherche de la meilleure rentabilité. Le repreneur devra s’astreindre à de bons reporting, ce qui constitue une saine discipline et ne doit pas avoir peur d’une certaine ‘ingérence. Ils sortent généralement après une période de 5 ans. Le repreneur devra bien négocier les conditions de sortie en même temps que les conditions d’entrée. Notons qu’il existe dans chaque région des sociétés régionales de capital investissement. Des organismes via des FCPR, FCPI ou FIP peuvent également entrer au capital de l’entreprise.