Parmi les différents audits à mener lors de l’acquisition d’une cible, l’audit comptable et financier est absolument indispensable, au même titre que l’audit juridique et fiscal. Le repreneur ne peut pas se permettre de faire l’impasse sur cet exercice. L’auditeur va, notamment, analyser la fiabilité des comptes.
1 – Objectifs de l’audit comptable et financier
L’auditeur va contrôler la régularité, ainsi que la fiabilité des comptes de la cible par rapport à la législation en vigueur. Le professionnel qui mène cet audit va valider ou corriger l’actif net comptable de la société. C’est ce bilan qui servira de référence pour une éventuelle mise en jeu de la garantie d’actif et de passif . L’enjeu est donc important. En d’autres termes, il s’agit de vérifier si les comptes n’ont pas été maquillés pour donner une meilleure image de la société à céder.
2 – Qui mène cet audit et à quel moment ?
C’est bien entendu un professionnel du « chiffre » qui mènera cet audit comptable et financier, notamment un expert-comptable ou un commissaire aux comptes. Cet audit est souvent effectué après la signature du protocole d’accord. Généralement, les parties conviennent que le prix de cession pourra être révisé en fonction des résultats des différents audits.
3 – Quelles vérifications menées ?
Les auditeurs vont vérifier :
- Le bon respect de la séparation des exercices comptables.
- La conformité des informations et des opérations aux principes comptables.
- Que la totalité des informations (actifs, dettes et transactions) figure bien dans les comptes.
L’ensemble des postes composant le bilan sera contrôlé.
Parmi ces postes, on peut citer:
- La réalité et la décomposition mensuelle des comptes clients.
- Les engagements hors bilan.
- Les échéances de remboursement de la dette.
- Le retard éventuel des paiements aux organismes sociaux et aux impôts.
- Les états de trésorerie, la rentabilité.
- L’état des privilèges au greffe du tribunal de commerce, etc.
Cette liste n’est pas exhaustive. En matière de trésorerie, l’expert analysera si les rentrées sont régulières sur l’année ou si l’activité connait des variations importantes . Cet audit va donc permettre de connaître le niveau de trésorerie réellement disponible. Cet élément est fondamental, car la trésorerie peut permettre un paiement partiel de la cible.
4 – Le diagnostic financier de la cible
Ce diagnostic financier va permettre au repreneur d’avoir une idée claire de l’évolution des marges, du chiffre d’affaires et de la rentabilité de l’entreprise, et ce, sur une période d’au moins 5 années.
Dans le cadre d’une reprise, ce diagnostic financier donnera au repreneur une comparaison sur ces principaux critères avec des entreprises comparables du même secteur. Différents ratios seront élaborés et analysés comme, à titre d’exemple, le chiffre d’affaires et la valeur ajoutée/ salarié et les frais de personnel/ valeur ajoutée.
5 – Un audit des relations bancaires
Cet audit comptable et financier permet de faire un point précis de la situation de l’entreprise cible avec sa ou ses banques. Différentes questions doivent être abordées : les autorisations de crédits à court terme et les conditions de taux seront-elles maintenues en cas de changement de dirigeant (en l’occurrence avec le repreneur) ? Que prévoient les contrats de prêt dans ces circonstances ? Existe-t-il une caution personnelle du cédant ? Le cas échéant, dans quelle condition sera-t-elle levée ?