Croissance externe : une opération qui doit être bien réfléchie

17 février 2021

La notion de croissance externe recouvre l’ensemble des opérations aboutissant au rapprochement de deux entreprises, que ce soit par le biais d’une fusion, d’une acquisition ou encore d’une prise de participation. Bien menée, cette opération peut booster le développement de l’acquéreur mais néanmoins les risques sont certains.

1- Quelques éléments chiffrés

Selon des données de Xerfi, ces dernières années les opérations de croissances externes sont devenues une forme relativement courante du développement des sociétés. En effet, pas moins de 12 % d’entre elles ont réalisé une opération de rachat de titres ou de fonds de commerce lors de ces cinq dernières années. Selon le cabinet Xerfi, et sur la même période,  » la croissance externe représentait entre 54% et 62 % de l’investissement total des entreprises en croissance « . Sur 2020, ce type d’opérations apparait comme une solution de rebond économique au regard de la crise ralentissant certains marchés et,  ou comme une solution vitale de renforcement de positions compte tenu de la période traversée encore une fois.

2 – Les 4 principaux avantages de la croissance externe

Une stratégie de croissance externe bien structurée apporte plusieurs avantages :

  • Le repreneur qui a de l’ambition, mais qui ne possède pas de fonds propres suffisants, peut tout à fait constituer l’entreprise « de ses rêves » par croissance externe et  » build up. Ce repreneur personne physique va, dans un premier temps, reprendre une TPE ou une petite PME correspondant à son budget. Si sa gestion est correcte et qu’il emporte la confiance des banques, il pourra à nouveau emprunter pour acquérir une, puis deux autres sociétés dans le même secteur.
  • Autre avantage de la stratégie de croissance externe : elle permet de gagner du temps et des jalons. En effet, acquérir une entreprise dans son domaine d’activité signifie capter des parts de marchés. Mais aussi acquérir la compétence de collaborateurs ayant souvent de longues années d’expérience ainsi qu’une notoriété établie. Ces aspects immatériels ont une importance cruciale dans la guerre commerciale que doivent se livrer les entreprises. Ainsi, grâce à des opérations de croissance externe, une entreprise va récupérer des contrats qui peuvent être récurrents avec des clients existants et donc du chiffre d’affaires.
  • Selon les secteurs d’activité, une opération de croissance externe peut permettre de récupérer des savoirs-faire, des brevets et ainsi économiser plusieurs années de recherches et développement.
  • L’acquisition d’une entreprise va également permettre, si tout se passe bien, de trouver des synergies, de mutualiser certains coûts, et ainsi réaliser des économies d’échelle .

3 – Les risques inhérents à la croissance externe

Comme pour toute opération de rachat, l’acquéreur va s’endetter. Et ce parfois fortement. Il devra donc être en capacité de dégager suffisamment de cash flow pour pouvoir rembourser sa dette senior. Il impose ainsi une dette stérile à l’entreprise rachetée. Cette dernière devra être en mesure de supporter.

L’un des enjeux majeurs se joue sur le plan du management et du social. Il existe, malheureusement, de très nombreux exemples de rapprochement qui ont complètement échoué du fait de trop grandes disparités de culture d’entreprise. Cet aspect devra donc être très finement étudié bien en amont de l’opération.

Outre les « audits  classiques « , un audit social est fortement recommandé.