Valorisation : record historique pour l’indice Argos mid-market

22 février 2019

Isabelle Marie

Pour la première fois depuis sa création, en 2004, l’Argos Index mid-market a franchi la barre des 10 x l’Ebitda au 4e trimestre 2018. Rappelons que cet indice mesure l’évolution des valorisations des sociétésmid-market non cotées de la zone euro. Réalisé par Epsilon Research pour Argos Wityu, il correspond à la médiane sur 6 mois glissants du multiple EV / Ebitda historique des opérations de fusions-acquisitions mid-market de la zone euro.

L’indice a progressé de 3 % sur le dernier trimestre 2018, soit une hausse sur l’ensemble de l’année 2018 de 11 %. Les « acquéreurs stratégiques », à savoir les entreprises, ont valorisé leurs acquisitions à 10,7 x l’Ebitda sur ce 4e trimestre et les fonds de capital-transmission à 9,8 fois.

Les prix élevés sont, notamment portés par le dynamisme de l’activité M&A mid-market de la zone euro qui affiche une hausse de 18 % en volume et de 17 % en valeur sur le second semestre 2018.

« Au-delà des explications techniques, c’est le reflet tant du besoin des acquéreurs stratégiques d’avoir recours aux acquisitions pour trouver des relais de croissance, que de l’attrait toujours marqué du non coté pour les investisseurs institutionnels, en recherche de rendement, et dont témoigne l’augmentation continue des montants levés et du dry-powder des fonds de capital-investissement », estiment les spécialistes d’Epsilon Research.

Un niveau record de trésorerie

Le contraste est net avec la chute des marchés action qui tient, pour une bonne part, à la contraction de la liquidité mondiale liée à un début de durcissement des politiques monétaires des banques centrales.

Il est à noter que les prix du non coté ont eu au second semestre une dynamique propre, indépendante de l’évolution des marchés action. Selon les concepteurs de cet indice Argos, cela tient, notamment au niveau record de trésorerie, détenus par les grandes entreprises ou levés par les fonds de capital-transmission. De plus, le niveau très bas des taux longs dans la zone euro continue d’alimenter l’appétit des groupes pour l’acquisition et la reprise d’entreprises.

« On peut toutefois s’interroger, à ces niveaux de multiples, sur la rémunération des risques politiques actuellement encourus, peut-on lire dans l’analyse détaillée de l’indice. Si le Brexit et les diverses tensions commerciales et politiques trouvent une issue convenable, ces niveaux pourront se justifier. Si un scénario du pire survient, une correction sera attendue ».