Une vraie bonne résolution pour 2019 : cédez !

11 janvier 2019

Isabelle Marie

Vous approchez de l’âge de la retraite ou vous l’avez un peu dépassé, vous êtres à la tête d’une jolie PME dont vous avez façonné le succès au fil des ans, vous murissez depuis quelque temps l’idée de passer le relais, vous avez bien conscience que la période est plutôt favorable pour ce faire, alors prenez cette bonne résolution : en 2019, passez du statut de dirigeant à celui de cédant !

Il est indéniable que le cap est difficile à franchir. Ce n’est pas un hasard si, en France, de trop nombreux chefs d’entreprise demeurent aux commandes à un âge que l’on peut objectivement qualifier de trop avancé. L’un des freins est d’ordre psychologique. Le dirigeant bénéficie d’un statut social, d’un vrai sentiment d’utilité auprès de ses collaborateurs, d’une vie professionnelle souvent riche de rencontres, etc. Tirer un trait sur ces éléments peut légitimement susciter une certaine crainte. Pour franchir plus sereinement cette étape, l’une des clés est de bien penser sa retraite et les différentes activités que l’on pourra alors mener. Autre frein, la gestion du temps. Pris par de multiples tâches au quotidien, le dirigeant ne relève pas la tête du guidon, ne prend pas suffisamment de recul pour se projeter dans un avenir même assez proche.

Conséquence : le patron qui demeure trop longtemps à la tête de son entreprise risque fort de l’affaiblir. Au fil du temps, il risque de devenir moins agile, moins innovant, moins dynamique. Il hésitera à investir, préfèrera fermer les yeux sur certaines faiblesses de sa société, sera moins à l’affût de nouveaux marchés, etc. Bref, l’entreprise risque de perdre de sa valeur ce qui aura une incidence majeure sur le prix de cession.

Le dirigeant âgé ne doit donc surtout pas hésiter trop longtemps à sauter le pas au risque de rendre son entreprise, au fil du temps, moins cessible. Certes, il aura dû anticiper pour que son dernier acte de gestion se passe dans les meilleures conditions : le cas échéant, réorganiser le management, isoler, s’il y a lieu, l’immobilier afin que le repreneur ne soit pas dans l’obligation de le racheter, moderniser l’outil de production, faire en sorte que l’acquéreur bénéficie d’un potentiel de développement, etc.

Le dirigeant de PME qui a des velléités de vente bénéficie aujourd’hui d’une période plutôt favorable. En effet, les taux demeurent toujours bas ce qui facilite le financement du repreneur, l’environnement fiscal reste indéniablement favorable pour le cédant, le PLF 2019 rend plus souple l’utilisation du pacte Dutreil et, enfin, la conjoncture macroéconomique est plutôt bonne. Dès lors, dirigeants, cédez !