Travaux publics : inquiétude pour l’avenir

27 novembre 2006

Isabelle Marie

Et de neuf ! Après huit années de croissance continue, 2006 terminera à + 4,5 % de croissance en volume, portant le CA du marché intérieur à 37 Mds€. Les carnets de commandes sont remplis 5,5 mois à l’avance. De quoi motiver d’éventuels repreneurs. Dans ce secteur où 2 400 firmes sont à reprendre d’ici quinze ans, la rentabilité nette moyenne avant impôt est de 10-12 %.
"L’approche de la fin des mandats électoraux est traditionnellement synonyme d’une augmentation des efforts d’investissements en vue de terminer les projets avant les élections", a expliqué Patrick Bernasconi, président de la Fédération Nationale des Travaux Publics (FNTP) lors de sa conférence de presse du 22 novembre 2006.
Des incertitudes après 2007. Patrick Bernasconi s’inquiète néanmoins du retard pris par la France dans la préservation de son patrimoine, citant les voies ferroviaires, le réseau de la distribution de l’eau et de son assainissement, l’entretien des routes, des ponts et des ouvrages d’art, appelant de ses voeux un partenariat public-privé plus dynamique.
Le manque de main d’oeuvre (7 000 personnes par an) a freiné pour 2006 le rythme de développement d’une entreprise de TP sur deux.
Le président s’est dit aussi inquiet de la diminution par un facteur cinq de la capacité de financement de l’Agence de financement des infrastructures de transport en France (AFIFT), qui aura bientôt épuisé les recettes tirées de la privatisation des autoroutes, soit 4 Mds€, et devra vivre avec ses ressources pérennes, soit 800 M€. Mécaniquement, cela devrait réduire les commandes des maîtres d’ouvrage.