La fibre entrepreneuriale des Français se confirme. Les récents chiffres de la création d’entreprise en attestent puisqu’ ils progressent de plus de 50 % sur les six dernières années. Avec plus de 327 000 créations, 2008 marque un record historique, même si la progression est moins forte que lors des années précédentes. Les récentes mesures gouvernementales, notamment celles incluses dans la LME, ne sont sans doute pas étrangères à cet engouement pour l’entrepreneuriat. Certes la hausse record du nombre de défaillances, en progression de 10 à 15 % selon les études, est le revers de la médaille.
Une étude de l’Ifop, réalisée pour le Salon des Entrepreneurs de Paris, vient confirmer cette envie d’entreprendre, cette fois-ci pour les 50 ans et plus. Pas moins de 12 % des Français de cette tranche d’âge songent à reprendre ou à créer une entreprise. Parmi ces derniers, 63 % envisagent une reprise ou une création dans les deux ans et 38 % affirment avoir un projet précis.
Cette même étude assure que pour 34 % de ces seniors, l’objectif premier est de transmettre leur expérience et leurs compétences. Si l’intention est louable, il est également connu que la plupart des repreneurs se lancent dans l’entrepreneuriat, car ils n’ont plus de perspectives d’évolutions en tant que salariés ou qu’ils ont été poussés vers la sortie de leur entreprise. Selon l’enquête de l’Ifop, seulement 5 % souhaitent reprendre ou créer pour gagner plus d’argent qu’en étant salariés. Il semble bien que la gêne bien hexagonale de parler d’argent fasse que ce dernier chiffre soit minoré. Nombre de porteurs de projets se lancent également avec l’espoir d’un niveau de vie qui va s’élever et avec la perspective d’une retraite plus confortable, une fois l’entreprise créée ou reprise vendue.
Au fil des ans, et quelles que soient les motivations des uns et des autres, toujours plus de seniors semblent avoir la volonté de reprendre. C’est heureux, lorsque l’on sait que dans le même temps des milliers d’entreprises disparaissent chaque année faute, justement, de repreneurs. Il reste à rapprocher ces repreneurs potentiels de cédants qui trop souvent laissent péricliter leur entreprise. Celle-ci devient alors difficilement cessible. Le gouvernement a, semble-t-il, pris conscience de cet écueil. Des actions sont menées, comme les diagnostics gratuits d’entreprise à céder. Il reste à les multiplier et à leur donner davantage d’ampleur.