Thierry Olivier

7 septembre 2005

Isabelle Marie

""> Pourquoi avoir repris ?
Aussi diverses qu’elles soient, mes expériences de cadre se ressemblaient. Après vingt ans de pratique, j’ai constaté que la façon de manager était la même. Des différences au niveau de la culture d’entreprise peuvent exister, mais cela ne change pas fondamentalement les choses. On finit par se lasser.

> Est-ce plus compliqué de reprendre une Pme sans être issu du secteur ?
C’est possible à condition d’avoir une bonne connaissance et que l’équipe dans l’entreprise soit bien structurée. Ensuite, pour bien connaître le marché de la menuiserie alu, j’ai sollicité un rendez-vous avec le délégué général du syndicat national de la construction des fenêtres, façades et activités associées (SNFA). Il m’a accordé un entretien d’une heure, m’a parlé de son optimisme dans le domaine et m’a conseillé une formation en menuiserie aluminium de 3 jours, d’un montant de 1 500 €, chez le principal fournisseur de l’entreprise. C’était passionnant !

> Quel a été le moment le plus difficile ?
C’était sans conteste au moment de l’évaluation. La négociation s’est tendue à la suite des résultats négatifs de la société en 2003. Ces pertes ne remettaient pas en cause la viabilité de l’entreprise. Je n’ai pas appliqué la méthode classique du résultat net, à savoir adopter un coefficient de 5/6 sur les cinq dernières années, sinon on rompait les pourparlers. Au contraire, j’ai essayé d’avoir une vision positive en n’allant pas au clash. J’étais persuadé du potentiel de l’entreprise. Un compromis a été trouvé : une clause stipulait que le prix de cession était lié aux résultats 2004, tout en intégrant ceux de 2003. Au final, le montant total ne dépassait que de 5 000 € la fourchette haute de mon estimation. En fait, le cédant avait une vision réaliste du prix.