Thierry Merquiol

Pourquoi avoir créé cette plateforme de financement des entreprises sur internet ?

Wiseed a été créé sur un double constat. D’une part, les entreprises ont des difficultés à trouver des fonds propres lors du  démarrage de leur activité. Les seuls acteurs qui financent cette phase à hauts risques sont les business angels. En tant que directeur de l’incubateur de Midi-Pyrénées, j’ai eu de vraies problématiques de financement pour les  start up que l’on a accompagnées. Le modèle de My Major Compagny m’a convaincu et nous avons eu l’idée de proposer à des investisseurs particuliers de devenir actionnaires de start up via une plateforme internet.

Comment fonctionne la plateforme Wiseed ?

La plateforme est opérationnelle depuis 2009. Nous avons investis dans 18 entreprises avec 7 700 investisseurs particuliers. Nous intervenons dans la phase de post création, lors du lancement commercial de l’entreprise. Il s’agit véritablement d’amorçage. Il suffit de s’inscrire gratuitement sur la plateforme de Wiseed pour avoir accès aux start up qui sont en cours de financement. Le particulier choisi parmi les entreprises qui ont été sélectionnées par Wiseed. Il est possible d’investir à partir de 100 euros. Nos investisseurs viennent aussi pour participer à une aventure entrepreneuriale, pour pouvoir la choisir et la suivre.

Comment se montent, sur un plan juridique, ces opérations d’investissement ?

A partir d’un certain seuil de souscription, nous créons un holding et c’est ce holding qui intervient dans la société cible. Il s’agit donc d’un véhicule d’investissement à usage unique. Il ne va pas permettre d’investir dans plusieurs sociétés. La loi de finance 2011 impose un nombre maximum d’actionnaires au sein des holdings, soit pas plus de 50.  Si la réglementation évolue, il y aura certainement une accélération de ce type d’investissement. Ce capital risque 2.0 pourrait même se substituer au capital risque classique.

Pouvez-vous nous livrer quelques chiffres sur l’activité de Wiseed ?

Nous recevons entre 3 et 5 dossiers par jour. Nous opérons une première sélection mais ce sont nos investisseurs qui font le choix final. Nous soumettons à leur vote une dizaine de projets par mois. Les sélectionnés apparaissent alors sur la plateforme. 3 % des dossiers reçus ont été mis en ligne. Nos opérations vont de 50 000 à 300 000 euros, avec une moyenne autour de 100 000 euros. Notre objectif est de financer 50 entreprises par an à partir de 2014, soit 30 millions d’euros par an. Depuis notre création, nous avons géré 2,5 millions d’euros.