Stéphane Jacquemet

14 février 2007

Isabelle Marie

""> Renaud Dutreil s’est félicité du niveau record atteint par la collecte des Fonds d’Investissement de Proximité (FIP) en 2006. Au total, les montants collectés depuis 2003 dépassent 400 M€. Que vous inspire ces résultats ?
Ces chiffres semblent confirmer le fait que le monde du private equity considère aujourd’hui, ce que j’appellerai « la moyenne entreprise patrimoniale en croissance » comme une réelle opportunité de placement.
Indéniablement, les FIP ont contribué à cette évolution, car du fait de la contrainte géographique à l’investissement, les gestionnaires n’ont pas eu d’autres choix que de s’intéresser à des entreprises enracinées dans leur territoire et dans leur proximité géographique. C’est un état d’esprit assez nouveau car pour les gestionnaires de patrimoine et les distributeurs de produits financiers, la chose était moins évidente, dans la mesure où souvent, ils avaient tendance à considérer l’entreprise locale comme risquée et peu profitable

> Peut-on affirmer que le bilan est satisfaisant ?
Ce chiffre est objectivement encourageant, car rien ne nous assurait en 2003 que nous atteindrions aussi rapidement un tel niveau de collecte. Maintenant, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir, pour que les FIP puissent en dix ans investir autant dans les PME, que leurs « grands frères » québécois, les fonds de Love Money de la FTQ (Fédération des Travailleurs du Québec), qui ont d’ailleurs largement inspiré le gouvernement français lors de la création des FIP : 1,8 milliard de dollars canadiens investis entre 1985 et 1994 dans 1 404 entreprises. Les FIP ont simplement besoin maintenant qu’un ou deux grands réseaux nationaux de collecte d’épargne, du type Poste, s’intéressent à eux, pour industrialiser la collecte et transformer ainsi cet outil de capital-risque en un véritable produit d’épargne populaire.

> Selon vous, les FIP sont-ils un outil pour la reprise des PME ?

Je pense que le FIP s’affirmera au gré du temps comme un outil approprié pour financer une reprise d’entreprise en région… à condition naturellement que cette reprise offre un potentiel de croissance suffisant pour assurer le niveau de rendement attendu par les souscripteurs, ce qui n’est bien évidemment pas le cas de toutes les transmissions !