Stéphane Conte

1 septembre 2009

Isabelle Marie

""Dans quelle mesure se sont durcies les conditions d’octroi des prêts professionnels ?
Au niveau des exigences des banques pour l’octroi d’un prêt professionnel, nous constatons une très forte remontée de l’apport personnel. Sur certains dossiers, il arrive que les établissements financiers demandent jusqu’à 40 ou 50 % d’apport. Cela aura paru complètement incongru l’an passé. Il est vrai aussi que beaucoup de dossiers passent avec un apport d’environ 30 %. Les banques se montrent également nettement plus exigeantes qu’auparavant en ce qui concerne les garanties financières. Si le repreneur n’a pas d’épargne et n’est pas propriétaire de sa résidence principale, la situation sera compliquée. Si les conditions d’octroi du crédit se sont durcies, pour leur part, les conditions financières sont bonnes. Les taux sont compris dans une fourchette allant de 3,5 à 4,2 %. Sur un an, la baisse a été de plus d’un point.

Le banquier est-il beaucoup plus attentif au prévisionnel qu’auparavant ?
Aujourd’hui, il n’est plus possible de présenter un prévisionnel qui laisse présager à 6 ou 8 mois un léger défaut de trésorerie. Les banquiers regardent avec une attention beaucoup plus soutenue ce prévisionnel qui ne doit comporter aucun élément non fondé. Il apparaît clairement que les banquiers ne souhaitent plus assumer de risques. D’ailleurs, aujourd’hui, nous passons beaucoup plus de temps que par le passé sur le dossier qui sera présenté au banquier, et ce, en collaboration avec l’expert comptable de notre client.

En cette période particulière, quels conseils pouvez-vous donner aux repreneurs ? En voyez-vous autant que par le passé ?
Il est indéniable que nous voyons nettement moins de repreneurs que l’an passé à la même époque. La majorité se place aujourd’hui en position d’attente, car ils disent ne pas pouvoir actuellement évaluer de façon fiable la solidité financière de la cible.
Plus que jamais, le repreneur doit se présenter devant son banquier avec un dossier parfaitement monté et ne comportant pas la moindre faille. Aujourd’hui, il n’est pas envisageable de retourner trois ou quatre fois voir son banquier au motif qu’il manque des éléments dans le dossier. En cette période de crise, le repreneur doit être assisté d’un expert comptable très compétent. Enfin, avoir recours à un courtier en financement professionnel est une bonne stratégie. Nous savons faire jouer la concurrence pour trouver la banque qui acceptera le dossier. Mais au-delà du seul financement, il faut savoir trouver le banquier qui vous accompagnera de façon satisfaisante sur le long terme : il est important dès le début de bien négocier les conditions de comptes, les découverts, etc.
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