Stabilisation des défaillances en Ile-de-France

15 septembre 2016

Isabelle Marie

Contrairement à d’autres organismes qui ne livrent qu’un chiffre global sur les défaillances d’entreprises en France, l’OCED  (Observatoire consulaire des entreprises en difficulté) détaille les chiffres par type de procédure. Et c’est une bonne chose, car une liquidation judiciaire n’a pas grand-chose à voir avec un mandat ad hoc. Ce type de statistiques apporte un éclairage instructif sur le climat des affaires et la santé des entreprises, en l’occurrence, en Ile-de-France.

Pour la seule région Ile-de-France, et en glissement annuel au 1er juillet 2016, la situation apparaît contrastée. Les liquidations judiciaires enregistrent une progression de 2 % mais cette hausse est bien plus limitée que les mois précédents. Sur 12 mois, 9 434 liquidations ont été prononcées par les tribunaux de commerce d’Ile-de-France. Les redressements judiciaires affichent une hausse de 7 % avec 2 279 procédures. Pour leur part, les ouvertures de sauvegarde reculent de 13 % à 161. Au chapitre des procédures amiables, les mandats ad hoc, à 205, sont en baisse de 11 % ; les ouvertures de conciliations sont quasi stables (- 1%), à 304. Enfin, dans le cadre de l’alerte du président du tribunal de commerce le nombre des entretiens diminue de 6 % à 5 176.

« Un horizon incertain »

Toujours sur 12 mois glissants à juillet 2016, les liquidations judiciaires ont entrainé la perte immédiate de leur emploi pour quelque 7 500 salariés, soit une baisse de 9 %. Pour les entreprises bénéficiant d’une procédure judiciaire d’observation, les effectifs salariés concernés progressent de pas moins de 31 %, soit 22 000 personnes.

« Ces évolutions s’inscrivent dans un horizon qui peut paraître de nouveau incertain », notent les experts de l’OCED. Au rang des éléments perturbateurs, ils pointent la croissance nulle du PIB sur le second trimestre, les difficultés que rencontrent les entreprises pour accéder au crédit, le fort recul de la fréquentation touristique, le repli du chiffre d’affaires dans des secteurs importants comme l’industrie manufacturière, les services aux entreprises et le commerce de gros ou encore, évidement, un taux de chômage toujours élevé. Par contre, des éléments sont plus positifs pour les entreprises comme la prévision d’une hausse des investissements dans l’industrie manufacturière, une baisse sensible des demandes de délais adressées à l’URSSAF par les TPE, une progression de la situation des PME selon la dernière enquête de conjoncture de Bpifrance, etc.