Rudy Secco

5 février 2008

Isabelle Marie

""Quels sont vos champs d’intervention ?
Nous levons notamment des FIP que l’on investit dans des PME qui font jusqu’à 100 millions d’euros de chiffre d’affaires. Nous sommes dans le small caps. Nous réalisons une douzaine d’opérations par an avec des tickets qui oscillent entre 1 et 2 millions d’euros, dont une moitié en transmission et l’autre en capital développement.
Nous accompagnons essentiellement des repreneurs personne physique. Nous faisons l’analyse économique, financière, juridique et stratégique des sociétés cibles avec une attention toute particulière sur leur chaîne de valeur et leur environnement de marché. Nous allons ensuite bâtir une ingénierie sur mesure afin que le repreneur soit confortablement installé au capital de la société. Nous ne faisons que des LBO qui se déclinent souvent en OBO où l’on retrouve le cédant au capital de la holding de reprise, au côté du futur Pdg actionnaire.

Quels sont les intérêts et les spécificités des OBO ?
Il y a deux objectifs principaux dans un OBO. Procurer des liquidités au chef d’entreprise qui songe à son départ à la retraite et permettre à des managers d’investir dans des sociétés qui ont un certain périmètre. Il s’agit donc de préparer à la fois la transition managériale et la transition capitalistique. Et ce, dans des laps de temps qui ne sont pas traumatisants pour l’entreprise. Nous réalisons ce type de transition sur des périodes de 24 à 30 mois. Notre philosophie est de laisser un certain niveau de cash à l’entreprise afin qu’elle se développe. Nous allons chercher de la valeur au-delà du remboursement de la dette senior. Nous souhaitons faire des LBO de croissance, donc une certaine dynamique s’avère nécessaire. Le cycle d’investissement doit être correctement apprécié ; pour cela nous devons bien comprendre la chaîne de valeur de l’entreprise. Il faut créer de la valeur dans le développement à venir et ne pas se contenter de simplement rembourser la dette senior. Mais le cash flow demeure tout de même le juge de paix.

A quels indicateurs doit se montrer particulièrement attentif le repreneur ?
Tout est à surveiller. Je pense notamment au niveau de dépendance de l’entreprise envers ses principaux clients, à la manière de préserver le niveau de cash, au maintien de son avantage concurrentiel eu égard aux éventuelles barrières à l’entrée qui peuvent exister. Surtout, il est essentiel d’avoir une récurrence du revenu et une capacité à maintenir cette récurrence.
Il est important de rappeler que toutes les entreprises ne sont pas éligibles à ce type d’opération. Il ne faut pas espérer faire un LBO profitable sur des entreprises qui vont mal.
Le repreneur doit savoir s’armer de patience et entrer dans des réseaux. Les investisseurs en sont parfois la pierre angulaire, mais aussi les experts-comptables ou les clubs de repreneurs. Par ailleurs, il est important de savoir mener plusieurs négociations de front. Pour le cédant il faut vraiment s’y prendre à l’avance, 24 mois, pour des raisons fiscales et patrimoniales.