Rolande Chabert

25 janvier 2006

Isabelle Marie

""> Dans votre livre, vous démontrez que, sans la prise en compte du facteur humain, une transmission ne se réalise pas ou mal. Pourquoi insistez-vous tant sur ce point ?

Tout au long de mon parcours professionnel, les observations m’ont permis de conclure à l’influence essentielle du facteur humain dans la réussite d’une transmission.
Mais, il ne suffit pas d’affirmer que 80 % des échecs sont d’origine humaine, que fait-on ? J’ai donc souhaité, à travers ce livre, analyser ce concept de “facteur humain” et apporter des outils concrets pour mieux le gérer. La transmission est au carrefour de deux projets de vie : celui du cédant et celui du repreneur. J’aborde cette problématique de manière globale en traitant les étapes “avant”, “pendant” et “après” la reprise à la fois pour le cédant, les collaborateurs et le repreneur. Je démontre que la transmission d’une PME se gère comme un projet d’entreprise avec des responsables, des étapes, des outils, des plans structurés : cela ne s’improvise pas. Ce livre évoque ce que j’ai vu et compris dans ce domaine.

> Dans votre ouvrage, vous vous définissez comme consultante et coach. Quelle différence faites-vous entre ces deux métiers ?
Le coaching, d’après la définition de la SFCoach est
“l’accompagnement de personnes ou d’équipes pour le développement de leurs potentiels et de leurs savoir-faire dans le cadre d’objectifs professionnels”. La mission du coach consiste à aider le coaché à travailler sur ses pratiques et sur ses comportements et/ou à faciliter sa réflexion pour répondre efficacement à une situation opérationnelle. Un coach
n’apporte ni conseils, ni réponses. Alors que le consultant doit savoir orienter son client sur la pratique, la technique ou le mode d’intervention les plus adaptés par rapport à la problématique donnée; il est en mesure d’apporter un avis d’expert dans son domaine.

> Dans quelles conditions un coach est-il vraiment utile à un candidat repreneur ?
Soyons clairs, le coaching n’est pas la panacée. Il peut intervenir à certains moments du processus de la reprise. Quelques séances seulement peuvent suffire “avant”, “pendant” ou “après” la reprise. Certains repreneurs me disent que cette pratique est peut-être nécessaire pour d’autres, ou pour le cédant mais pas pour eux. D’autres d’ailleurs comptent sur le cédant pour les aider. Je veux simplement souligner qu’un coach, n’étant pas impliqué dans la transmission, ne sera pas juge et partie : il lui sera plus aisé d’aider à “objectiver” la réflexion et l’action.