En reprenant Ternois Plastiques fin 2006, Guillaume Dewavrin, 47 ans, a changé une nouvelle fois de métier après diverses expériences d’encadrement dans des multinationales. Sans difficulté. Mais cette société a bien failli lui échapper. « J’avais 45 ans au moment de la reprise et j’étais bien décider à ne plus travailler pour une société que je ne pilotais pas ; je voulais être maître de mon destin », confie le repreneur. Ce Lillois diplômé de l’ESSCA d’Angers avait pourtant accompli une carrière exemplaire,: La Redoute (premier poste marketing d’une année) ; L’Oréal (12 années, où il grimpe du poste de représentant (auprès de la grande distribution) à celui de directeur grands comptes ; puis British American Tobacco France, numéro 2 mondial du tabac dont il est directeur commercial pendant un an et demi ; et enfin McCormick, numéro un mondial des épices, pendant quatre années à la direction générale Benelux.
> La reprise
Un premier rendez-vous avec les cédants de Ternois Plastiques est programmé en mars 2006 : le début de neuf mois d’épreuves ! « D’emblée, M. Vilain m’a fait savoir que mon manque d’expérience dans le domaine de la plasturgie le gênait et m’a prévenu que je n’étais pas le seul intéressé ; outre une lettre d’intention, il souhaitait que je lui donne 2% du prix final pour obtenir l’exclusivité des négociations, à fonds perdus si l’affaire ne se faisait pas…» L’ami conseil du repreneur le dissuade alors d’accepter. Problème : « Après trois mois de discussion, le cédant m’annonce qu’il avait choisi de traiter avec un autre. Tout s’est alors écroulé pour moi, car j’y croyais vraiment. » Jusqu’à ce que les intéressés reprennent langue en août de la même année. « Mon concurrent s’était désisté ! J’ai ainsi pu signer un protocole d’accord avec l’aide d’un avocat d’affaires et d’un expert-comptable le 12 septembre. »
> Le point de vue du repreneur
« Disons que j’ai été confronté à un cédant brillant et expérimenté, aux idées arrêtées, qui ne souhaitait laisser aucune place à la discussion. Ses exigences allaient du versement d’une somme à fonds perdu pour bénéficier de l’exclusivité des négociations de cession à « l’obligation » de souscrire des emprunts sans caution personnelle, en passant par l’instauration d’une date butoir serrée entre la signature du protocole d’accord et la conclusion de la vente. Mais j’étais convaincu de tenir là l’entreprise qui correspondait le mieux à mes critères. »
> L’entreprise cible
Spécialiste de la création et de la fabrication d’emballages plastiques personnalisés, la société Ternois Plastiques a été fondée en 1961 sur son site actuel de Vacqueriette, dans le Pas-de-Calais. Elle s’y est d’abord développé sur le créneau des sacs plastiques destinés à l’emballage du lait (au litre). Mais l’entreprise propose aussi à ses clients des films imprimés et d’autres modèles de sacs, en polyéthylène, en polyamide ou en « surlyn », un polymère fabriqué par DuPont. Le tout pour une production qui atteint 1000 tonnes par an. Elle emploi 35 personnes dont six commerciaux qui vendent ses produits partout en France, ainsi que des machines d’operculage et de thermoformage sous vide de la marque allemande Webomatic.