De l’enquête annuelle du Crocis (centre régional d’observation du commerce, de l’industrie et des services) se dégagent différentes données, concernant l’Ile-de-France, à même d’intéresser repreneurs ou cédants potentiels.
Des cédants souvent jeunes
Selon les auteurs de l’étude, qui malheureusement ne donnent pas de proportion sur ce thème, de plus en plus de dirigeants âgés de 35 à 45 ans cèdent leur entreprise. Selon le Crocis, « la raison justifiant la cession est principalement la volonté du dirigeant de réaliser un patrimoine, permettant ainsi de se consacrer à des projets personnels (pour 47 % des chefs d'entreprises) ou à un changement d'activités (15 %) ». Il apparaît que ces entreprises sont essentiellement présentes dans le secteur des services (54 %) et du commerce (38 %). Les entreprises des secteurs de la construction (1 %) et de l'industrie (7 %) sont peu représentées. Fort logiquement, ces entreprises sont beaucoup plus jeunes que les autres présentes sur le marché de la transmission. En moyenne, leur ancienneté s’élève à 7 ans contre 17 ans pour les autres. Ces entreprises jeunes possèdent a priori un bon potentiel de développement. Mais, revers de la médaille, on peut constater que, généralement, ces cédant assez jeunes demandent un prix de cession élevé et sont moins ouverts sur la négociation que les dirigeants plus âgés.
Les repreneurs souhaitent une cible avec un bon CA
Autre fait marquant de cette enquête 2011 du Crocis : la persistance des disparités pouvant exister entre offres et demandes. Comme le précise le Crocis, les éléments qui suivent sont basés sur les statistiques établis par le réseau « Passer le relais » (de la CCIP) qui accompagne cédants et repreneurs. Il apparaît que la majorité des repreneurs visent une cible générant un chiffre d’affaires assez important. Par exemple, alors que 38 % des cibles ont un chiffre d’affaires inférieur à 150 000 euros, seuls 31 % des repreneurs se disent intéresser par ce type d’entreprise. A l’inverse, 35 % des entreprises à vendre ont un chiffre d’affaires compris entre 150 000 et 599 000 euros, mais 42 % des repreneurs souhaitent acheter une cible dans cette catégorie. Enfin, si 7 % des entreprises à vendre génèrent un chiffre d’affaires de plus de 3 millions d’euros, seulement 2 % ont la capacité financière suffisante pour pouvoir tenter de les acquérir.
L'inadéquation entre les souhaits des repreneurs et l'offre
« L'inadéquation entre les souhaits des repreneurs et l'offre d'entreprises à transmettre est également perceptible au travers des effectifs salariés. Peu de repreneurs souhaitent diriger une entreprise sans ou avec peu de salariés (13 % pour les entreprises sans salariés, 29 % pour celles possédant entre 1 et 5 salariés), alors que la majorité des entreprises candidates à la transmission possède ce profil (respectivement 36 % et 42 %) », souligne également le Crocis. L’inadéquation entre offre et demande est encore plus patente concernant les cibles les plus importantes. En effet, 38 % des repreneurs souhaitent acquérir une entreprise comptant entre 11 et 50 salariés, alors qu’en Ile-de-France seulement 6 % des entreprises emploient plus de 10 salariés.
Quant au profil des candidats à la reprise, la très grande majorité d’entre eux ont déjà une expérience en tant que dirigeant d’entreprise. Un petit tiers (29 %) ont déjà vécu une expérience de reprise d’entreprise. Le niveau d’étude est nettement plus élevé que la moyenne, puisque 57 % ont un niveau bac + 5 ou plus.
Le Crocis rappelle par ailleurs qu’au cours des 10 prochaines années, pas moins de 204 000 dirigeants d’entreprises franciliennes de moins de cinquante salariés atteindront l’âge légal de la retraite. Il est vrai, qu’aujourd’hui en Ile-de-France, un tiers des entreprises est dirigé par un chef d’entreprise âgé de plus de 55 ans.