Aspect souvent négligé dans l’acquisition d’une entreprise, la communication est une action centrale pour construire une représentation d’une réalité qui fait sens auprès des parties prenantes. La transformation qui s’accomplit crée une rupture de communication entre une situation passée qui va s’effacer au profit d’un nouveau projet d’entreprise. Ce passé porte en lui une histoire, un savoir-faire, un système de valeurs et, dans certains cas, des souffrances liées à la survie économique de l’entreprise. La construction du futur révèle une nouvelle direction, de nouvelles règles du jeu, de nouvelles compétences, mais aussi des perspectives, et l’espérance d’une pérennité pour l’entreprise.
L’opinion est là avec sa volonté d’apprécier et de prendre en compte tant ce qui a existé que ce qui va changer. Au plan plus général, elle exprime des attentes et se place aujourd’hui dans une posture de défiance. Le contexte socio-économique a créé la remise en cause de l’entreprise dans son rapport à la société, de même que la crise financière a révélé un certain nombre d’agissements qui ont influencé l’opinion dans l’émergence d’un mouvement éthique. Parallèlement, la distance s’est installée entre l’entreprise et les salariés qui sont en quête de sens, de preuves de son engagement dans une démarche sociétale et responsable, de qualité de vie au travail.
L’entreprise citoyenne et responsable
Ce contexte de changement rend la mission de la communication délicate, stratégique. À la fois, vecteur de la confiance et outil de cohésion, elle permet de projeter l’organisation dans le futur en donnant les moyens à chacun de perdre un existant connu pour un avenir qui, pour être compris et accepté, devra se justifier par un progrès. Une fois passée l’échéance de la confidentialité pré-opération, apporter cette vision permet d’aller au-delà d’une opinion court-termiste et de comprendre les bases de la construction du futur. Face à des publics déconcertés, il s’agit de conserver des points d’ancrage et exprimer l’engagement du repreneur à conjuguer capital humain et ce qui fait valeur pour l’entreprise.
De cette façon, l’entreprise se donnera les moyens de former sa propre communauté autour de son projet et de son management et de créer ainsi une communication relationnelle avec chaque partie prenante. Pour assurer la cohérence globale, la communication saura prendre en compte les interactions des attentes de chacune d’elles. L’éthique citoyenne, la satisfaction clients, la gouvernance et le partage équitable des bénéfices, la qualité des relations, le respect des valeurs environnementales, sociétales et réglementaires, la prise en compte du corps social ne sont que quelques-unes de ces attentes. Une démarche qui s’attachera, à l’interne, à instaurer le dialogue, partager des valeurs et fédérer autour d’un sens partagé pour faire que chacun des salariés devienne acteur du changement.
Adhésion et dynamique collective
A une époque où le partage communautaire prévaut pour se forger une opinion, la communication s’envisagera dans une approche transversale. La perméabilité entre l’interne et l’externe est désormais bien réelle ; des notions et des frontières que le web 2.0 a fait disparaître. Elle sera là pour assurer un fil conducteur et se placer toujours dans l’anticipation des phénomènes, étape par étape, avec en toile de fond l’objectif de relier la « re-naissance » et le point d’arrivée. À l’épreuve du quotidien, elle saura créer des occasions de rencontres, d’échanges en répondant aux attentes, craintes et incompréhensions.
Autour de la construction d’une image juste, d’une stratégie de communication de proximité, d’une démarche de cocréation avec ses parties prenantes, l’entreprise inscrira son « capital confiance » au bénéfice du capital immatériel de l’entreprise.