Le second œuvre du bâtiment est l’un des secteurs d’activité qui connaît le plus grand nombre de reprises en France. Trois raisons, au moins, expliquent cet état de fait. D’une part, le tissu économique est particulièrement dense avec de nombreuses TPE et PME ; d’autre part, ce secteur compte beaucoup de petites structures d’un prix abordable pour un repreneur personne physique, enfin, sur longue période, l’activité se porte bien même s’il y a quelques creux conjoncturels.
Des carnets de commandes bien garnis
Quelques éléments chiffrés donnent une idée plus précise de ce secteur. Le pays compte un peu plus de 550 000 entreprises du bâtiment. Il s’agit essentiellement de petites structures puisque pas moins de 98 % emploient moins de 20 salariés. Plus précisément, 15 000 de ces entreprises emploient de 10 19 salariées, et 180 000 de 1 à 9 salariés. Le chiffre d’affaires global du secteur est de 84,3 milliards d’euros.
Actuellement, la conjoncture est plutôt porteuse. À titre d’exemple, le volume d’activité des artisans du bâtiment progresse de 2 % sur le second trimestre 2019. L’activité en construction neuve affiche une hausse de 3 % sur la même période et celle de l’entretien-rénovation une progression de 1,5 %, toujours sur le 2e trimestre 2019, par rapport à la même période de l’année précédente. En moyenne, les carnets de commandes représentent 74 jours de travail au début du mois de juillet 2019.
Beaucoup de petites structures à reprendre
Quel est le marché de la reprise et à qui s’adressent-il ? Toutes tailles confondues, les experts estiment qu’environ 100 000 affaires seront à vendre dans les 10 ans à venir. L’offre apparaît donc conséquente, mais il s’agit surtout de TPE. Sans surprise, les PME bien structurées et présentant de bons fondamentaux financiers sont plus rares. Par ailleurs, dans ce secteur la concurrence est vive dès qu’une belle opportunité se présente sur le marché. Ceci est notamment dû au fait que ce secteur se prêt particulièrement bien à la croissance externe. Il peut d’ailleurs s’agir d’une bonne stratégie pour un repreneur ne disposant pas de moyens très conséquents ; il peut commencer « petit » et grossir par build up, soit de façon verticale, soit de façon horizontale en proposant ainsi différentes compétences à ses clients.
Être du secteur : un vrai plus
Si la question de l’adéquation homme-cible se pose pour toute reprise d’entreprise, elle apparaît d’une importance particulière dans ce secteur du second œuvre du bâtiment. Très concrètement, tout dépend de la taille de la structure. Pour une très petite affaire (de quelques salariés), il est quasiment obligatoire que le repreneur possède de vraies compétences dans le métier, car il aura à mettre la main à la pâte et ne pourra pas se contenter de gérer l’affaire depuis son bureau. Pour des entreprises un peu plus structurées (petites PME), être du secteur sera un vrai plus pour le repreneur, car ce dernier aura, notamment, à établir les devis et à répondre à des appels d’offres. En effet, l’entrepreneur doit pouvoir chiffrer correctement ses devis pour être suffisamment rentable sur ses chantiers tout en restant compétitif par rapport à la concurrence.
L’intérêt d’une formation
Seuls les repreneurs de PME d’une certaine dimension (à titre indicatif, de plus de 20 salariés) peuvent réussir même s’ils ne sont pas issus de ce secteur. En effet, ils pourront déléguer les tâches les plus techniques pour se concentrer sur la gestion, le management et le développement. Comme l’explique un expert de la Capeb (syndicat patronal des entreprises artisanales du bâtiment) : « Quand on a pas fait ses gammes dans le bâtiment, il faut cibler une PME pour maximiser ses chances de succès ». Les repreneurs qui ont trouvé une cible intéressante, mais qui ne sont pas du métier ont tout intérêt à suivre une formation, même accélérée, auprès d’un organisme de formation pour adulte. Ainsi, une fois à la tête de leur entreprise, ils pourront sans doute éviter des erreurs de base et être crédible non seulement auprès de leurs salariés mais aussi des clients et fournisseurs.