Dominique Vrignaud est depuis 2008 aux commandes de l’entreprise de maroquinerie industrielle vendéenne Sporfabric. Lui qui envisageait de longue date une création a su négocier au mieux les pièges de la reprise.
Tour à tour dessinateur industriel et chef de projet dans le secteur des presses automobiles (ACB) puis en plasturgie (Plastic Omnium, Trelleborg), avant d’occuper finalement un poste de chef de projet industriel davantage tourné vers l’international chez Saunier-Duval, Dominique Vrignaud a toujours souhaité en apprendre davantage. « Dès mon premier emploi, j’ai suivi des cours du soir », précise-t-il, lui qui est entré dans la vie professionnelle armé d’un DUT Génie mécanique. Ce sera d’abord le Cnam, pour une formation en automatisation et productique « pour atteindre le niveau bac+4 » ; suivront une formation à la création d’entreprise à la CCI de Nantes, des cours de gestion d’entreprise le samedi matin au Mans, un mastère en management et entrepreneuriat à l’IAE de Nantes, à raison de trois jours par mois pendant deux ans, pour préparer une création…
> Le processus de la reprise
« Lorsqu’un ami m’a proposé, en 2004-2005, de reprendre avec lui une affaire d’outillage-métallurgie, ce fut un tournant dans mon esprit : ça n’a pas fonctionné, mais j’ai compris que la reprise pouvait aussi correspondre à ce que je souhaitais ! » Assez vite, il est confronté à quatre ou cinq dossiers et découvre Sporfabric. Une première rencontre avec le cédant a lieu en novembre 2007 : le courant passe. Mais un audit approfondi amène dans un premier temps les parties à signer un protocole mentionnant un prix 30% moins élevé que celui réclamé initialement par le cédant. Et quand le repreneur sollicite les banques… «Trois me suivaient, mais pas les deux banques partenaires de Sporfabric ». Ce signal, Dominique Vrignaud ne le néglige pas et pousse ses investigations.
> Le point de vue du repreneur
« J’étais prêt, s’il avait fallu, à abandonner mon projet de reprise. Je l’ai d’ailleurs expliqué au cédant, en me basant sur les réponses négatives des propres banques de l’entreprise. Et j’ai sollicité le réseau Entreprendre Vendée pour bénéficier d’une nouvelle expertise sur le dossier Sporfabric. Une fois le prix corrigé et mes lacunes sur le plan commercial pointées du doigt, j’ai signé un nouveau protocole d’accord mentionnant un accompagnement spécifique du cédant auprès des clients et un prix 50% moins élevé que le précédent ! Une situation qui aurait pu braquer le cédant. Mais puisque les banques de l’entreprise elles-mêmes ont appuyé la démarche… »
> L’entreprise cible
Créée en 1952, la société Sporfabric (24 personnes, près d’un million d’euros de CA) est une maroquinerie industrielle spécialiste de la fabrication et la vente d’articles de cuirs, toiles synthétiques, coton et nylon, à destination des professionnels et revendeurs, dans les domaines de la chasse (étuis, gibecières, cartouchières), des cycles (sacoches, manchons) et d’autres domaines variés (porte-documents, pochettes, sacoches professionnelles type « plombier). Les clients de Sporfabric sont des administrations et collectivités (marchés publics, 35%), des revendeurs « chasse » (30%), des équipementiers « vélos » (25%) et d’autres professionnels variés (10%).