Qui va s’occuper de la « PME durable » ?

21 juin 2007

Isabelle Marie

Dans le premier gouvernement Fillon, nous avions « perdu de vue » les PME, exclues des attributions officielles de Bercy.Depuis, j’attendais donc avec une certaine fébrilité la composition de la nouvelle équipe. Allait-on rectifier le tir ?

Hélas non ! Même s’il existe désormais un secrétariat d’Etat aux entreprises et au commerce extérieur, même si Monsieur Novelli a été chef d’entreprise, force est de constater trois choses à mes yeux déterminantes :
– Il n’y a plus de ministère à part entière (alors qu’il en existe un par exemple pour l’agriculture, qui compte pourtant 5 fois moins de représentants exploitants).
– Il n’est plus fait référence au terme PME (alors qu’on sait parfaitement que les grandes entreprises cotées et les PME indépendantes constituent des univers, des dirigeants, des fonctionnements, des problématiques, des poids très dissemblables.)
– On mélange non seulement dans un tout global et indifférencié tous les types d’entreprises, mais de surcroît on y rajoute l’important sujet du commerce extérieur.

Nous n’avons donc pas su convaincre le Président de cette impérieuse nécessité de mettre en avant l’action entrepreneuriale, ce qui, me semble t-il, constitue un pénible retour en arrière.
Vous me trouverez sans doute un brin pessimiste … Eh bien je vais vous donner un seul exemple bien significatif pris hier matin dans la très sérieuse presse quotidienne nationale. On y parlait du nouveau «secrétaire d’Etat au commerce extérieur». Dans ce qu’il est convenu d’appeler l’intelligentsia, le raccourci va d’ores et déjà de soi !

C’est la raison pour laquelle je me demande si finalement notre nouveau ministre du développement durable (qui par ailleurs est un habile et efficace défenseur des causes minoritaires) ne pourrait pas utilement récupérer de son ex-ministère la population des « petites et moyennes entreprises. » Car si l’on s’intéresse de près à l’économie, on s’apercevra peut-être un jour en France, que les emplois durables c’est dans les PME qu’on les crée et qu’on les préserve.
C’est aussi pour cela qu’il serait opportun de se pencher à nouveau sur le délicat problème de la transmission de ces mêmes entreprises, question laissée en suspens avec des statistiques aujourd’hui en berne !