On le sait, un repreneur qui vient de prendre les rênes de son entreprise se doit de faire preuve de beaucoup de pédagogie et de psychologie avec les salariés en place. L’attribution d’une prime sera certainement un atout pour lui. Certes, la recette est basique et vieille comme le monde, mais demeure efficace, en particulier pour motiver les équipes.
La toute nouvelle « prime exceptionnelle de pouvoir d’achat » peut être le bon instrument. De quoi s’agit-il ? Pour tenter de calmer le mouvement des gilets jaunes, le gouvernement a décidé de permettre aux employeurs de verser à leurs salariés dont la rémunération est inférieure à trois fois le SMIC, une prime d’un maximum de 1 000 euros qui est exonérée d’impôt sur le revenu, de cotisations sociales patronales et salariales et de prélèvements sociaux (CSG et CRDS).
Quelques précisions doivent être connues de l’employeur. Ce dernier peut verser cette prime qu’à une partie de ses salariées (dont la rémunération est inférieure au plafond) ; par ailleurs, cette prime peut être modulée selon les bénéficiaires en fonction de différents critères.
Une prime à verser avant le 31 mars
Afin de garantir la rapidité du processus, et jusqu’au 31 janvier 2019, les modalités de cette prime pourront être arrêtées par décision unilatérale du chef d’entreprise et sans accord d’entreprise. Dans tous les cas de figure, cette prime devra être versée avant le 31 mars 2019. Pour un versement entre le 1er février et le 31 mars, il faut un accord d’entreprise.
Le projet de loi précise, et afin que ces primes correspondent dans les faits à une rémunération supplémentaire, qu’elles ne peuvent se substituer aux augmentations de salaires ou autres primes prévues par les accords de branche ou d’entreprise ou encore par les usages de l’entreprise.
À titre d’exemple, si un dirigeant d’une entreprise de 12 salariés verse une prime exceptionnelle de 800 euros à chacun, cela lui reviendra au total à 9 600 euros, soit une économie de 3 300 euros grâce aux exonérations de cotisations patronales. Pour le salarié, et toujours du fait des exonérations, il fait un gain moyen de 250 euros pour cette prime de 800 euros.