Pierre Préjean

4 janvier 2010

Isabelle Marie

""Quel est votre avis sur les trois propositions de réformes de la transmission d’Hamid Bouchikhi ?
Hamid Bouchikhi a le mérite de mettre les pieds dans le plat. Comprendre ce qui ne fonctionne pas dans le marché de la transmission est très important. Nous constatons notamment que les incitations fiscales ne marchent pas. Ses propositions pour recouvrer la confiance sont bonnes.

Que pensez-vous d’une éventuelle certification des intermédiaires ?
Concernant la certification des intermédiaires, je souscris pleinement. Il faut un marché régulé, avec des règles contraignantes, pour en sortir les professionnels non sérieux. Cette certification peut se faire entre professionnels de la vente. Une régulation interne est à rechercher, avec des attestations diplômantes, des obligations de mise à niveau régulières et de délivrance de comptes certifiés, etc.

Hamid Bouchikhi propose également d’instaurer une assurance pour la GAP…
L’idée qui consiste à délivrer une assurance de garantie et passif est excellente. Les GAP doivent être positionnées en fonction des risques relevés lors de l’audit. Bien souvent, s’agissant de TPE et PME, les audits sont réalisés trop rapidement et on ne découvre pas l’ensemble de ce que l’on pourrait découvrir. Il arrive que le climat de défiance entre les parties soit tel, que l’on ne peut pas décoter le prix directement, car alors la transaction ne se ferait pas, donc on accepte un prix élevé, mais on inscrit d’importantes garanties d’actif et de passif. Ce qui effraie le cédant. Cette assurance, que préconise Hamid Bouchikhi, permettrait de libérer le versement de la garantie. Le cédant serait complètement déchargé et n’aurait plus ce fil à la patte, moyennant une prime qui, de toute façon, serait inférieure au coût de la garantie si elle était exercée.

Quid de la régulation de l’offre et de la demande ?
Certes, il faut réguler l’offre et la demande car, bien souvent, il a des faux repreneurs et des faux cédants qui viennent sur le marché pour diverses raisons. Soulignons que l’expert-comptable est naturellement le tiers de confiance, donc pourquoi installer un nouveau métier ?