Picardie : une terre pour les repreneurs

15 février 2010

Isabelle Marie

""Région de tradition industrielle, la Picardie compte un tissu important de PME à reprendre. Marquée par certaines fermetures d’usine, elle a su développer de nombreux outils de financement et reste très attentive aux besoins des porteurs de projets. L’Oise concentre environ la moitié de la richesse de la région. L’Aisne et la Somme se partagent l’autre moitié à parts égales. En termes de secteurs d’activité, les cibles industrielles sont bien représentées. Il existe des entreprises à reprendre dans la métallerie, la mécanique de précision, la bureautique, la verrerie, la chaudronnerie, la fonderie aluminium, l’emballage, la plasturgie, le transport, la logistique, l’agroalimentaire, ainsi que la sous-traitance chimique, aéronautique et ferroviaire.

> Un marché attentiste
La Picardie présente donc des opportunités pour les repreneurs individuels. Mais, pour Cyrille Motte, directeur de Réseau Entreprendre Picardie, « depuis le début de l’année 2009, nous assistons à un ralentissement du nombre de transmissions. Les cédants ont pris conscience qu’ils ne pouvaient pas vendre aux prix de 2007 et ils veulent attendre le retour de meilleurs résultats. »

> Large volet d’outils de financement
Mais la région n’a pas attendu le ralentissement économique pour faire de la reprise une de ses priorités. Elle compte de nombreux dispositifs d’aides, mis en place suite au Plan régional en faveur de la transmission de 2007. Parmi les outils financiers, figure l’avance régionale à la reprise d’entreprise. Son montant peut être porté à 300 000 euros pour les projets en difficulté, nécessitant un volume important de capitaux permanents ou alors pour les projets à fort potentiel.
La région finance par exemple une aide au recrutement de cadres. À ce titre, elle prend en charge 50% du montant des salaires et charges versés par l’entreprise durant la première année d’embauche. Autre outil, le fonds régional d’aide au conseil (FRAC). La Picardie dispose aussi d’outils plus classiques comme le Fonds régional de garantie qui permet de garantir avec OSEO des emprunts bancaires à hauteur de 70%. Il s’est révélé indispensable en 2009. 
Elle a aussi mis en place le Contrat de développement transmission, un prêt plafonné à 400 000 euros. Elle compte trois sociétés de capital-risque Picardie Avenir, Picardie Investissement et Picardie Innovation. Et, les partenaires bancaires sont très attentifs. Pour Hugues Frachon, repreneur de la Boîte noire (voir encadré), c’est même la banque historique de l’entreprise qui l’a sollicité pour l’aider à financer la transmission.

> Parole d’expert : Bertrand Fontaine, directeur régional d’OSEO Picardie
« C’est plus facile pour les banquiers de se positionner sur les transmissions de type croissance externe. Ils sont plus hésitants pour financer des LBO. Par conséquent, pour les LBO, on voit moins de candidats individuels. En 2009, le prix des affaires a cessé d’augmenter. Alors que jusqu’en 2008, la valorisation des entreprises croissait assez fortement. A la différence de la région parisienne qui est limitrophe, le repreneur sera pris en considération. Il ne sera pas noyé dans une masse ».