Philippe Merle

21 février 2006

Isabelle Marie

""> Comment vous êtes-vous lancé dans la reprise, alors que vous occupiez un poste de commercial export chez le n°1 mondial des trains d’atterrissage Messier Dowty ?

J’ai mis du temps avant d’imaginer pouvoir devenir chef d’entreprise.
Cela me paraissait inaccessible. Après un parcours d’ingénieur dans plusieurs groupes industriels, en France et en Italie, je me suis dit que, pour créer, il faudrait que je développe un produit original.
Je n’en disposais pas ; je me suis donc tourné vers la reprise… Et lorsque j’ai actionné mon réseau (Centrale Paris, mon école et le Club entreprise des Arts et Métiers, ouvert à tous), j’ai rencontré des entrepreneurs qui avaient franchi le pas. Puis j’ai pu accéder à des listes d’affaires à reprendre et affiner ma cible : une entreprise d’au moins 30 personnes, où je n’aurais pas tout à faire par moi-même ; et, si possible, dans un secteur que je connaissais déjà, tel que l’aéronautique…

> Une méthode payante puisque vous avez repris deux fois consécutivement en 2002 et 2003…
En effet, j’ai visité une trentaine d’entreprises avant de reprendre – via ma holding Aérosys – Sermm, une entreprise de mécanique de précision travaillant à la fois dans l’aéronautique et l’industrie pétrolière (48 salariés, 5,5 ME de CA) pour un peu plus de deux millions d’euros. Et l’année suivante, le dirigeant de Servam (27 salariés, 2,4 ME de CA), PME qui exerce la même activité, dans la même commune, la même rue, avec les mêmes partenaires (banque, expert-comptable) et les mêmes machines, est venu me proposer de reprendre son affaire, alors sur le point de démarrer un contrat d’envergure pour l’A380 ! J’en ai profité pour envisager une croissance externe plus rapidement que prévu… et envisager de véritables synergies.