Patrick Tarrisse

6 septembre 2006

Isabelle Marie

""> Comment la question de la transmission d’entreprise dans les DOM-TOM est-elle appréhendée ?
La reprise n’est pas un thème mobilisateur. Les Chambres consulaires concentrent l’essentiel de leurs actions sur la création.
J’ai le sentiment que les hommes politiques et les acteurs économiques n’ont pas suffisamment conscience des enjeux de la transmission, notamment en terme d’emplois, alors que le taux de chômage en Guadeloupe et en Martinique avoisine les 30 %. Pour toutes ces raisons, on constate que les cessations d’activités sont malheureusement plus nombreuses que les cessions. Les entreprises concernées ne sont pas seulement artisanales, en théorie plus difficiles à vendre. Mais cela peut toucher de “belles PME”.

> Qui sont les candidats qui acquièrent des PME dans les DOM ?

La majeure partie des candidats à la reprise est locale. Quant aux métropolitains, plus rares, on distingue deux catégories : des trentenaires ayant envie de vivre une aventure entrepreneuriale sous les tropiques qui sort des sentiers battus, à durée déterminée. Et des quinquas dont l’objectif essentiel est de maintenir une activité dans un cadre agréable mêlant à la fois une qualité de vie et un rythme de travail plus souple qu’auparavant. Mais très vite, ces porteurs de projets réalisent que la réalité est moins idyllique qu’il n’y paraît.

> Dans quels domaines se trouvent les entreprises à reprendre ?
80 % du marché de la transmission sont constitués de TPE. Ce sont pour la plupart des entreprises de négoce et de services (nettoyage, maintenance, espaces verts, etc.). Les PME de 10 à 15 salariés dans l’industrie sont plus rares. On les “déniche”, entre autres, dans la chaudronnerie, la tuyauterie, la métallerie et la serrurerie. En revanche, les entreprises de négoce de toute taille sont très nombreuses. Mais le premier secteur en termes d’emplois et d’activités reste le BTP avec des sociétés entre 15 et 100 salariés.