Vous venez de recevoir un trophée décerné par le jury des Initiatives de l’Économie pour votre opération de tutorat pour les repreneurs. Pourquoi cette action ?
Nous sommes partis d’un constat : juste après avoir signé chez le notaire, le repreneur devenu patron se retrouve très vite seul. Avant de devenir chef d’entreprise, il pouvait bénéficier de l’assistance des réseaux d’accompagnement et de différentes aides. Après, il doit affronter la solitude du patron. Il est noyé dans le quotidien et doit gérer une multitude de problèmes, du salarié malade au fournisseur qui ne livre pas. Durant cette première année, le repreneur doit dans le même temps asseoir sa légitimité vis-à-vis des salariés, des clients et des banquiers. Régulièrement, le repreneur doit faire face à des réalités qu’il n’avait pas mesuré avant. Nous allons venir lui apporter l’information et la formation nécessaire.
Que proposez-vous concrètement ?
Nous identifions les repreneurs dans la première année de la reprise et nous leur proposons un diagnostic. Nous mettons ensuite en place un réseau de tuteurs approprié. Les domaines d’intervention du tutorat sont variés : stratégie, marketing, organisation, juridique, fiscal, ressources humaines, etc. Nos experts sont des conseillers consulaires, des anciens chefs d’entreprise et des consultants qui peuvent être très spécialisés. Dernièrement, nous avons fait intervenir un spécialiste du transport de containers. Le repreneur bénéficie de dix jours de tutorat gratuit qui sont répartis sur une période généralement de six mois. Le nombre de tuteurs intervenant sur un dossier varie de 5 à 10.
Quel est le premier bilan et d’où viennent les financements ?
Depuis 18 mois, 30 repreneurs ont été aidés et 15 autres vont l’être prochainement. Le taux de satisfaction est de 100 %. Ce tutorat permet notamment aux repreneurs de prendre un peu de recul ; il a permis également de sortir certains d’entre eux de situations très difficiles. Le coût est de 260 euros par journée de tutorat, ce qui est faible au regard du coût journalier d’un consultant. L’intégralité du financement est assuré par l’Europe, dont c’est une action pilote via Eurochambre, et par la CCI de Grenoble pour le différentiel.