Patrick Dargent

19 août 2008

Isabelle Marie

""Pouvez-vous nous donner quelques éléments chiffrés sur Réseau Entreprendre ?
Nous possédons aujourd’hui 42 implantations et nous avons 12 projets à l’étude qui devraient se concrétiser dans les deux ans. Nous menons cette densification, car notre objectif est que chacun de nos lauréats ne se trouve pas à plus 30 minutes de l’une de nos associations, et ce, pour davantage d’efficacité. Aujourd’hui, nous comptons 6 000 lauréats et 3 000 accompagnants. Nous pensons que nous accueillerons un millier de lauréats supplémentaire chaque année d’ici à 2012. Nous avons aujourd’hui 25 millions d’euros d’encours. Nous aurons besoin du double en 2012. L’ensemble de nos partenaires va être sollicité.

Que proposez-vous aux porteurs de projet qui se tournent vers Réseau Entreprendre ?
Au-delà de l’expertise technique et du soutien financier, nous offrons surtout un accompagnement. J’estime qu’un quart de nos lauréats n’aurait pas réussi à se développer sans accompagnement. Cet accompagnement est structuré autour de trois axes : rencontre une fois par mois entre le lauréat et un chef d’entreprise durant au moins deux ans, rencontre mensuelle de tous les lauréats de l’année au sein du club des lauréats au cours desquelles ils partagent leurs expériences au travers de leurs succès et de leurs problèmes. On trouve à ce niveau une vraie solidarité de promo. En moyenne, le taux de participation s’élève à 85 %. Et enfin, troisième composante, la relation du lauréat avec l’association elle-même qui permet un lien avec les chefs d’entreprise de l’ensemble du réseau. Nous sommes en train de faire évoluer ce dernier aspect. Par exemple, sur une spécialité précise, nous pouvons mettre en relation tous les chefs d’entreprise de notre réseau qui sont concernés par la même problématique.
Nous voyons l’accompagnement comme une démarche d’échange permanent. D’ailleurs, la plupart des accompagnants nous disent qu’ils récupèrent aussi beaucoup, notamment en terme de motivation. Nous nous apercevons que dans les clubs, souvent les repreneurs tirent les créateurs vers le haut, ils leur permettent d’anticiper. Il y a à ce niveau un véritable apport. Parallèlement, le dynamisme des créateurs stimule les repreneurs.

A votre niveau, quel est l’impact du durcissement des conditions d’octroi du crédit bancaire ?
De façon globale, nous ne constatons pas encore de retombées spécifiques. Il est vrai que les banquiers nous disent que, du fait de leur taille, les projets soutenus par Réseau Entreprendre sont davantage épargnés. Ce sont les plus petits projets qui pâtissent le plus du durcissement du marché. Il reste vrai que les repreneurs demeurent des cibles stratégiques pour les banques. Par ailleurs, je ne vois pas d’entreprise qui soit contrainte de fermer faute de repreneur.