Oséo est invité par l’État à revoir certaines de ses politiques

15 janvier 2008

Isabelle Marie

L’État vient d’adresser sa lettre de mission à François Drouin, le nouveau président d’Oséo. Si la tutelle s’est révélée généreuse, le budget d’Oséo est passé de 450 à 800 millions d’euros, elle se montre maintenant exigeante. Les Échos viennent de publier quelques éléments de cette lettre. On y apprend que les autorités de tutelle attachent « la plus grande importance à la cohérence de la stratégie avec les orientations fixées par l’État ». Il apparaît assez clairement que les actions de François Drouin et de son équipe seront placées sous surveillance. Quelques éléments forts ressortent de cette lettre de mission. Oséo Garantie se voit incité à mener une politique plus risquée. Cette branche devra soutenir des financements « dont l’obtention dépend réellement de l’octroi de la garantie, à savoir les prêts les plus risqués ». 
Cette nouvelle orientation devrait faciliter l’accès au crédit bancaire pour les repreneurs et les créateurs dont le projet ne satisfait pas l’ensemble des ratios prudentiels des banquiers. Mais le risque a un coût. « La tarification sera rehaussée en conséquence », précise la lettre de mission. Par ailleurs, l’État souhaite que la part des subventions octroyées par Oséo progresse par rapport à celle des avances remboursables. Ce ne sont pas les porteurs de projet qui vont s’en plaindre. Au-delà de trois millions d’euros, un équilibre devra être atteint entre ces deux modes de financement.
L’évaluation étant à la mode du côté du gouvernement, Oséo n’échappe pas au phénomène. L’État va demander un audit sur l’activité de cofinancement : « le positionnement et la pertinence des activités de cofinancement doivent être évalués au regard de l’analyse de leur effet d’entraînement en matière d’accès au crédit et de concurrence des acteurs privés », poursuit la lettre de mission. Concernant le financement de l’innovation, une conséquence directe de son rapprochement avec l’A2I, Oséo devra favoriser les projets « plus risqués avec davantage de ruptures technologiques que ceux actuellement soutenus par Oséo Innovation ».