Le secteur du nettoyage industriel affiche un dynamisme insolent. Entre 1995 et 2007, le chiffre d’affaires de la profession a ainsi progressé de 106 %, l’effectif salarié a plus que doublé et le nombre d’entreprises est passé de 10 000 à 17 000. A l’origine de ce dynamisme, l’externalisation grandissante des prestations de nettoyage et la montée en régime des « services associés ». Et avec le renforcement des exigences et des normes en matière d’hygiène et de propreté, l’avenir s’annonce prometteur.
Précisons toutefois que les entreprises de moins de 10 salariés largement majoritaires (78 %) sur ce marché ne réalisent que 18 % du chiffre d’affaires, la part belle revenant aux plus de 500 salariés qui génèrent 50 % du CA.
> Trois grands segments de marché
Si le nettoyage classique représente encore 76 % de l’activité, le nettoyage spécialisé, qui drainait 19 % du CA en 2006, est le segment qui connaît le plus fort de croissance (+ 27,16 % par rapport à 2005). Il concerne la santé (laboratoires, hôpitaux, maisons de retraite…), l’agroalimentaire, le nucléaire, les locaux et le matériel de transport en commun (bus, gares, aéroports…), l’hôtellerie… Les services associés (gestion du courrier, activités de manutention, gardiennage…), enfin, font figure de nouveau relais de croissance. Mais surtout pour les grosses boîtes. Dans les PME, en effet, leur part oscille pour l’heure entre 1 % et 4 % seulement.
> Des marges faibles
Dans ce secteur, le taux de marge est faible : entre 1 % et 3 % en moyenne selon les entreprises. Et alors même que les coûts salariaux progressent, les prix pratiqués, eux, évoluent moins vite. Résultat : « chaque année, de nombreux artisans mettent la clé sous la porte, car ils ne connaissent pas la réalité des prix du marché par rapport aux charges », pointe Olivier Mas, repreneur de la société A2N (120 salariés), qui facture en moyenne 20 euros de l’heure pour une prestation classique et 35 euros pour une prestation spécialisée.
> Avis d’expert : Gilles Rafin, secrétaire général de la fédération des entreprises de propreté et services associés (FEP)
"L’activité de propreté et services associés, concentrée principalement en Île-de-France, Rhône-Alpes et PACA, est très consommatrice de main d’œuvre. Le prix de revient des prestations est composé à 80 % par la masse salariale. Par ailleurs, sur la totalité des salariés, 65 % sont sans diplômes, 66 % sont des femmes et 30 % ne sont pas de nationalité française. La branche a donc développé une politique d’insertion professionnelle pour les moins qualifiés et créé filière diplômante allant du CAP au BAC+ 5.
La problématique du temps partiel, qui concerne 74 % des salariés, est un des enjeux pour le secteur. L’élargissement de l’activité aux services associés est l’une des voies possibles pour accroître le temps de travail."