L’image de l’industrie véhiculée par les médias peut, si ce n’est dissuader, du moins freiner les porteurs de projet attirés par ce secteur. Il est vrai que bien souvent sont évoqués les fermetures de site et les destructions d’emplois, les délocalisations, la concurrence pour le moins féroce de certains pays asiatiques, etc. Il serait vain de nier la réalité des faits, certaines branches souffrent particulièrement. Plus de 400 sites ont cessé leur activité l’an dernier.
Mais, dans le même temps, 215 usines ont été créées, et ce, en pleine tourmente économique. Des secteurs industriels sont porteurs, citons notamment la santé ou les énergies renouvelables. Beaucoup de repreneurs, avisés, ne s’y trompent pas. Contrairement à certaines idées reçues, l’industrie a encore la cote. Et pour de bonnes raisons. À cet égard, une toute récente enquête du Réseau Entreprendre, menée auprès de ses lauréats, est fort instructive. Elle révèle que, dans le secteur industriel, parmi les porteurs de projets aidés par ce réseau d’accompagnement, 40 % sont des repreneurs. Alors que sur l’ensemble des secteurs, le taux de reprise est de 33 %. Depuis 10 ans, toujours au sein de Réseau Entreprendre, l’industrie attire de 25 à 30 % des porteurs de projet, soit une stabilité qui va à l’encontre de certaines idées reçues.
Cette étude souligne également que le taux de pérennité des entreprises industrielles (88% à 3 ans, 77% à 5 ans) est supérieur au taux moyen de pérennité des entreprises accompagnées par Réseau Entreprendre (86% à 3 ans, 72% à 5 ans). Autre signe encourageant pour ceux qui se destinent à reprendre une cible industrielle, les banques suivent. D’une part, le montant moyen des plans de financement a progressé de 58 % en 5 ans ; d’autre part, la part des prêts bancaires est plus importante pour les projets industriels que pour les projets des autres secteurs.
Enfin, une donnée est à même de rassurer ceux qui sont effrayés par l’éventualité d’une délocalisation : 85 % de la production des industriels parrainés par Réseau Entreprendre est située en France. Produire localement n’est donc pas une aberration économique, dans certains domaines, il s’agit même d’une nécessité.
Ces quelques chiffres, qui remontent directement du terrain, montrent bien que s’orienter aujourd’hui vers une cible industrielle peut s’avérer être un choix judicieux, si toutefois le repreneur a une certaine surface financière, les investissements initiaux étant plus lourds que dans d’autres secteurs économiques.