En matière de défaillance d’entreprise, comme pour d’autres indicateurs économiques, le pire semble passé même si la situation demeure difficile. Selon Altares, au cours du 3e trimestre de cette année, 12 508 redressements ou liquidations judiciaires ont été prononcés par les tribunaux, soit une progression de 11,9 % par rapport à la même période de 2008. Toutefois, la hausse est deux fois moindre que celle constatée au plus fort de la crise.
« Globalement, les évolutions sont moins sévères, mais la pression reste forte sur les PME. Les défaillances d’entreprise de plus de dix salariés augmentent deux fois plus vite que sur l’ensemble des entreprises », souligne Altares.
Même si le nombre de défaillances progresse significativement pour les PME de plus de 10 salariés, ces dernières résistent mieux que les TPE. En effet, pour les TPE de moins de 10 salariés, 69 % des jugements prononcés par les tribunaux sont des liquidations judiciaires directes alors que ce taux tombe à 43 % pour les PME de plus de 10 salariés. Les autres peuvent poursuivre leur activité avec une période d’observation.
Par secteur, il apparaît que l’industrie souffre moins aujourd’hui que sur le début de l’année avec une hausse de 17 % des défaillances sur le dernier trimestre contre une progression de 40 % sur les trois premiers trimestres. Le commerce de détail redresse quelque peu la barre à l’inverse du commerce de gros qui a connu sur les trois derniers mois une hausse de 24 % des défaillances.
« Crise ou pas, des symptômes quasi immuables semblent marquer ces défaillances. Une défaillance sur quatre est due à des retards de paiement. Autre symptôme récurrent, la fragilité financière des entreprises. La moitié des sociétés défaillantes ce trimestre ne parvenait pas à dégager des bénéfices depuis au moins un exercice. Le tiers des sociétés n’avait déjà plus de fonds propres avant le début de la crise. Pour les trois quarts, les fonds propres représentaient moins de 25 % du bilan total », explique Thierry Million, responsable des analyses Altares.