Marcel Deruy

19 juillet 2005

Isabelle Marie

""> Qu’est-ce qui vous a frappé le plus dans cette enquête ?
Tout d’abord, les résultats dans leur ensemble sont dans la continuité des précédentes enquêtes. Toutefois, on peut y remarquer deux tendances émergentes. On constate un rajeunissement des repreneurs, dotés d’un apport personnel moindre. Ce qui conduit à des montages financiers un peu plus tendus qu’auparavant.
OSEO bdpme a donc accompagné des projets plus délicats. Mais n’oublions pas que la reprise d’entreprise, en général, est une opération risquée, certes moindre que pour une création, mais 21 % des entreprises tout de même, échouent avant 6 ans. Les PME restent fragiles tant que la dette “stérile” liée au financement de la reprise n’est pas remboursée.

> Quelles sont les circonstances de la transmission ?
Le départ à la retraite de l’ancien dirigeant est le premier motif de transmission. Depuis la première étude, on observe un accroissement constant du nombre de cessions consécutives à l’arrivée de l’âge de la retraite pour le précédent dirigeant : 54 % de l’étude de 1993, 57 % en 1997 et 60 % des cas aujourd’hui. Pour l’instant, l’effet papy boom, dont on parle tant, est assez léger puisque 40 % des transmissions sont dues à d’autres facteurs (décès, maladie, changement d’activité, réalisation de plus-values).

> On constate également que la période de post reprise est compliquée à gérer pour les repreneurs ?
C’est toujours un problème. La présence du cédant à côté du repreneur est un facteur clé de succès. Dans les entreprises de 10 salariés, le risque est deux fois moins élevé lorsque l’ancien dirigeant reste dans l’entreprise. En revanche, dans les plus petites entreprises, la présence du cédant est négative. Cela peut s’expliquer par les difficultés de cohabitation et les charges dues au salaire supplémentaire qui ne sont pas compensées par les bénéfices liés au maintien du cédant. Parmi, les repreneurs interrogés pour l’enquête, certains nous ont confié, qu’une fois aux commandes, ils n’avaient pas obtenu toutes les informations ou que le vendeur avait menti sur certains aspects. Si les garanties de passif existent pour éviter ces mauvaises surprises, elles restent difficiles à mettre en œuvre.