Mais où sont passées les PME ?

23 mai 2007

Isabelle Marie

Dans les re-découpages ministériels (en particulier celui de Bercy) voulus par Nicolas Sarkozy et mis en place par François Fillon, on perçoit bien les objectifs de rationalisation et d’efficacité. Simplifier l’organisation générale, privilégier une approche par objectif en faisant travailler ensemble des administrations parfois dispersées, casser quelques chapelles de «grands corps» jaloux de leurs prérogatives, séparer la stratégie du simple suivi des comptes…..
Mais en revanche, en matière d’Economie, même si l’alliance scellée avec l’Emploi apparaît comme une excellente initiative (l’une représentant les moyens, l’autre la fin), on peut se montrer très dubitatif, pour ne pas dire inquiet, de l’absence (pour le moment) d’un ministère à part entière qui s’occuperait du moteur de la croissance (et de ses principaux acteurs), c’est à dire des quelques 2,5 millions d’entreprises.
Certes il est trop tôt pour juger en termes d’actions. Mais il n’est pas inutile d’alerter l’opinion et le gouvernement sur les risques de cet éventuel «manque» de représentation directe (et à due proportion de leur importance) des entrepreneurs.

On nous parle aujourd’hui de «Secrétariat d’Etat des Entreprises», mais cela nous ramène à un passé un peu lointain où les PME étaient recluses dans ce type d’organisation «secondaire» qui à l’époque, traduisaient la faible considération qu’on portait «en haut lieu» aux «petites» entreprises.
Cette crainte n’est pas sans fondement lorsque l’on voit par ailleurs qu’en la matière la priorité fixée à très court terme à Jean-François Borloo consiste à supprimer les parachutes dorés. Ce sujet de moralisation est peut-être important au plan politique, mais rappelons qu’il ne concerne que quelques centaines de dirigeants en France, et en tous cas pas les PME !….

C’est pourquoi il convient d’être vigilant, mais positif, en espérant ensemble que l’amour sans précédent déclaré chaleureusement aux PME lors de la campagne présidentielle ne restera pas lettre morte. Souhaitons que la priorité donnée à l’action ne se fera pas sans ceux qui quotidiennement la traduisent dans les faits. Faute de quoi la politique serait privée de résultats et décevrait une fois encore.