L’Île-de-France se dote d’un fonds pour la reprise

1 février 2010

Isabelle Marie

Sous l’effet du papy-boom, plusieurs centaines de milliers de PME devraient changer de mains dans les années à venir même si d’autres facteurs que le seul effet démographique sont à prendre en considération.
L’Île-de-France, bien sûr, n’échappe pas au phénomène puisque 200 000 patrons devraient partir à la retraite d’ici 10 ans. 
C’est pourquoi la région vient de se doter d’un fonds ayant vocation à faciliter la reprise de ces entreprises. L’enjeu est clair : conserver les emplois et maintenir les savoir-faire sur le territoire. « Jusqu’à présent, il existait des acteurs chargés de rapprocher les cédants et les repreneurs mais pas encore d’outil financier pour accompagner les candidats au rachat. Avec Île-de-France Transmission, le manque est désormais comblé », se réjouit Rudy Deblaine, délégué général de l’association Île-de-France Initiative qui gère ce nouveau dispositif pour le compte des 23 plates-formes France Initiative et des 5 antennes franciliennes du Réseau Entreprendre.
Abondé par le Conseil régional et par la Caisse des dépôts, ce fonds dispose d’un budget total de 1,750 million en phase de démarrage. Des négociations sont en cours avec des partenaires privés potentiels pour gonfler cette enveloppe, au premier rang desquels les Banques Populaires. « Le Feder devrait aussi allouer 600 000 euros, répartis sur deux ans, pour financer en particulier des secteurs ou filières technologiques dits prioritaires comme l’industrie électronique, l’automobile, les éco-industries, les sociétés de biotechnologie, l’économie sociale et solidaire ou encore les métiers de la création », précise Rudy Deblaine. 
Mais à quelle somme peuvent prétendre les repreneurs ? « Tout demandeur doit d’abord obtenir un prêt d’honneur auprès de l’une des associations locales impliquées. C’est un préalable indispensable au déblocage du prêt personnel à taux zéro proposé par ile de France Transmission. Concrètement, le cumul des deux représente au maximum 50 000 à 70 000 euros », explique Rudy Deblaine. Un pécule qui devrait permettre à ses heureux bénéficiaires de décrocher un prêt bancaire supérieur à 200 000 euros.
Aucune condition d’ancienneté n’est posée concernant l’entreprise cible. « En revanche, les projets de reprise doivent satisfaire trois critères : être profitables, maintenir au minimum trois emplois équivalents temps plein et nécessiter un plan de financement supérieur à 100 000 euros », détaille Ruby Deblaine. Sans oublier le parrainage et le suivi technique de l’entreprise indissociable de l’octroi du prêt. Île-de-France Transmission affiche ses ambitions : pour sa première année d’activité, le fonds espère financer une centaine de dossiers de reprise.