L’un des principaux freins que connaît le marché de la transmission d’entreprise en Île-de-France est le manque d’adéquation entre l’offre et la demande. C’est l’une des conclusions de l’étude que vient de mener le Centre régional d’observation du commerce, de l’industrie et des services de la CCI de Paris (Crocis).
Ce décalage entre les souhaits des repreneurs potentiels et le marché des entreprises à céder concerne en premier lieu le secteur d’activité. A titre d’exemple, seulement 35 % des repreneurs potentiel souhaite acquérir dans le commerce alors que ce secteur représente 48 % des opportunités. A l’inverse, ils sont 52 % à vouloir reprendre dans les services, un secteur qui représente 45 % des cibles. 9 % des porteurs de projets sont intéressés par le secteur de la construction qui ne couvre pourtant que 4 % des offres de cession. Au vu de ces chiffres, le décalage apparaît clairement.
« L’écart est encore plus important en termes d’effectif et de chiffre d’affaires. Alors que 76 % des entreprises à céder ont au plus 2 salariés, ces entreprises sont la cible de seulement 35 % des repreneurs. 48 % des repreneurs potentiels s’adressant au réseau « Passer le relais » souhaitent diriger une entreprise de plus de 5 salariés. Cela ne correspond pas à l’offre d’entreprises à reprendre puisque 11 % seulement ont de tels effectifs », souligne le Crocis. Le décalage entre les desiderata des repreneurs et la réalité du marché est encore plus prégnant concernant le chiffre d’affaires. Alors que 57 % des entreprises à céder réalise un chiffre d’affaires annuel inférieur à 150 000 euros, seuls 31 % des candidats à la reprise souhaite racheter une cible correspondant à ce niveau. 26 % des repreneurs souhaitent diriger une structure faisant plus de 600 000 euros de chiffres d’affaires alors qu’elles ne représentent que 16 % des cibles sur le marché.
Les données statistiques du réseau « Passer le relais » apportent des précisions sur la raison amenant à la cession : « La retraite du dirigeant d’entreprise est à l’origine de 52 % des cessions, seul un quart de ces départs en retraite est anticipé, précise le Crocis dans son étude. Les raisons personnelles (changement d’activité, problème de santé, projet personnel, raison familiale) motivent 36 % des projets de cession. Enfin, 1 % des cessions s’explique par la volonté du cédant de revendre un actif qu’il juge non stratégique. Et 11 % des projets de cession sont liés à diverses autres raisons ».