Nombreux sont les porteurs de projets qui peuvent hésiter entre créer ou reprendre. Eternel dilemme. Bien entendu, de très nombreux facteurs sont à prendre en compte. Parmi ceux-ci, l’entrepreneur doit connaître le taux de survie moyen de l’entreprise, qui sera différent dans le cadre d’une création ou dans le cadre d’une reprise. Quelque soit le secteur d’activité, la pérennité d’une entreprise reprise est meilleure. Ceci s’explique assez logiquement : lors du rachat par le repreneur, la société est en général structurée, elle possède son marché, son réseau de fournisseur et des compétences en interne. Autant d’éléments que le créateur devra lui façonner. En moyenne, et selon différentes études, le taux de survie des créations à trois se situe autour de 60 %, alors qu’il avoisine les 80 % pour les entreprise qui ont été reprise.
La dernière étude de l’Insee Limousin, du mois de mai, apporte des données plus favorables.
Dans cette région, parmi les entreprises créées au premier semestre 2006, sept sur dix sont encore en activité en 2009. Ce taux de survie à trois ans place toujours le Limousin parmi les régions de métropole les plus performantes. « Comme Rhône-Alpes, Midi-Pyrénées ou le Centre, le Limousin pré¬sente un taux de survie de ses jeunes entreprises supérieur à la moyenne qui ne s’explique qu’en partie par un léger effet fa¬vorable de la spécialisation sec¬torielle. C’est un effet résiduel qui prédomine, lié à d’autres facteurs : profil et entourage du créateur (âge, formation, emploi précédent…) et conditions de mise en œuvre du projet (capital investi, aides publiques…) », précisent les auteurs de l’étude.
Les chiffres concernant la reprise d’entreprise apparaissent, fort logiquement, meilleurs. Même si un repreneur sur deux rencontre des problèmes commerciaux ou financiers, les unités reprises en 2006 sont 9 fois sur 10 encore en activité trois ans plus tard.
Concernant la création, différents facteurs entrent en jeu comme le parcours du créateur et son entourage proche. En effet, les salariés ou indépendants qui se lancent dans la démarche créent des entreprises plus pérennes : 75 % d’entre elles sont encore en activité trois ans plus tard. Pour ceux qui étaient au chômage, le taux de réussite tombe à 65 %, voire moins pour les chômeurs de longue durée. « Un entourage entrepreneurial favorise à la fois la création et la pérennité. La majorité des créateurs connaissent un entrepreneur. Et le taux de survie à trois ans de leur entreprise atteint 72 %, contre 64 % pour ceux qui ne bénéficient pas d’un tel entourage. La création d’entreprises ne doit pas, non plus, être un exercice solitaire. Les entrepreneurs qui agissent seuls en Limousin réussissent moins que ceux qui reçoivent l’appui de leur conjoint ou d’un organisme de soutien à la création d’entreprises », explique l’étude de l’Insee Limousin.
Rappelons que depuis 2007, la Région Limousin et ses 15 partenaires (réseaux consulaires et associatifs) accompagnent les porteurs de projet par « Objectif Création ». Ils sont épaulés de l’idée à la formalisation du projet, et jusqu’aux premiers pas de l’entreprise. Ils peuvent bénéficier de formations et d’aides financières (Pass’ Conseil, Pass’ Création, prêts d’honneur …), aides bonifiées pour les jeunes créateurs (moins de 30 ans).Aujourd’hui le dispositif a accueilli plus de 8 500 porteurs de projet et accompagné la création et la reprise de plus de 2 600 entreprises.