Selon les résultats d’une récente étude menée par le groupe d’audit et de conseil Grant Thornton, 47 % des dirigeants français ont prévu de développer leur entreprise à travers des opérations de croissance externe. À titre de comparaison, la moyenne est de 37 % au niveau européen. D’après les experts de Grant Thornton, la France demeure l’un des rares pays où ce chiffre progresse significativement par rapport aux résultats de la même étude menée l’an dernier.
Pour les cédants potentiels, il s’agit d’une bonne nouvelle. Un groupe, lorsqu’il souhaite véritablement acquérir une PME, peut proposer un prix très attractif. Souvent, ce prix se situe dans la partie haute de la fourchette de valorisation. Voire au-delà. Le groupe peut être particulièrement motivé par le rachat d’une PME de taille plus modeste si cette acquisition lui permet de devenir leader sur son marché ou encore si elle lui fait acquérir un savoir ou une compétence qu’il ne possédait pas encore. D’après l’étude de Grant Thornton, le premier objectif recherché à travers une opération de croissance externe est d’accéder à de nouveaux marchés.
De plus en plus de cédants de PME optent pour cette solution. Car bien souvent, ils ne parviennent plus à gérer la croissance de leur entreprise lorsque celle-ci franchit un certain cap.
Il est vrai que croissance signifie aussi augmentation, parfois importante, du besoin en fonds de roulement et de la trésorerie. La gestion administrative et celle des ressources humaines tend également à devenir plus complexe. Beaucoup de dirigeants de PME préfèrent dans ce cas de figure vendre, quitte à devenir salarié du groupe qui les absorbe tout en récupérant un certaine somme. Le cédant peut alors se consacrer pleinement à son activité de prédilection sans avoir à assumer toutes les contingences propres à la gestion d’une PME, celles-ci étant assurées par les différents services du groupe acquéreur. Tout le monde y gagne.
Il faut toutefois noter, et ce, sur un plan davantage macro-économique, que ce type de cession est l’une des raisons du manque de PME de belle taille en France, à l’inverse de ce qui se passe dans des pays comme l’Allemagne. En conséquence, les gazelles, chères à Renaud Dutreil, peinent à se multiplier.