Les petites PME françaises présentent en général une meilleure rentabilité brute que celles de taille plus importante, révèle une étude de l’INSEE sur la situation financière des entreprises, publiée début juin. Le rendement serait maximal pour les petites structures, autour de dix salariés, et décroîtrait à mesure que la taille de l’entreprise augmente, pour atteindre un minimum autour de 500 salariés. L’étude montre aussi que les PME plus productives sont également les plus jeunes. « Les entrepreneurs consentent probablement des efforts particulièrement importants dans les premiers temps suivant la création d’entreprise pour se donner toutes les chances de perdurer et d’attirer des investisseurs », explique le rapport. La baisse de la rentabilité est encore plus marquée pour les sociétés qui vieillissent sans s’agrandir.
Plus dynamiques, les PME ont aussi une plus grande probabilité de faire faillite : les petites entreprises survivantes devant être les plus profitables pour supporter les chocs des premiers temps. Pour l’INSEE, ce phénomène est renforcé par les difficultés d’accès au financement bancaire. Les banques se montreraient plus élitistes dans l’attribution des prêts vis-à-vis des PME, ne finançant que les projets les plus sûrs. « Les agents financiers sélectionneraient ainsi les entreprises à plus forte rentabilité, accentuant d’autant leurs chances de survivre et de croître », observent les analystes
Pour l’INSEE, dans l’ensemble, la situation financière des PME paraît plutôt favorable. Rapporté aux fonds propres, le résultat net des PME s’est stabilisé depuis 2000 à un niveau élevé. De plus, leur taux d’endettement global est stable et leur solvabilité s’améliore, avec néanmoins comme contrepartie un investissement peu dynamique. Les PME privilégieraient l’assainissement de leur situation financière ainsi que la constitution d’une réserve de trésorerie. En effet, l’étude montre que la part de la trésorerie dans l’actif des PME progresse plus vite que pour les autres entreprises. Ceci ne reflète pas un autofinancement croissant, car l’endettement reste le mode de financement privilégié de l’investissement. Mais les marges de trésorerie peuvent être utilisées par les entreprises pour faire face aux chocs conjoncturels et aux imprévus pouvant conduire à des difficultés financières temporaires.
Pour les auteurs de l’enquête, « ce comportement peut faire écho aux difficultés rencontrées par les PME pour accéder au crédit de court terme auquel elles peuvent recourir face à une situation financière temporairement dégradée. » Pour éviter d’avoir à solliciter un endettement de court terme, cher ou difficile à obtenir, les PME se constitueraient donc un matelas de trésorerie, réserve mobilisable en cas de choc transitoire. Surtout que, « l’évolution des délais de paiement des PME en 2006 et 2007 a été plutôt défavorable aux petites entreprises, suggérant un possible rebond de leur besoin en fonds de roulement. »