Les ministres passent, les PME restent, toujours orphelines du monde politique

23 novembre 2010

Isabelle Marie

– « Vous connaissez le nouveau ministre du commerce et des PME ?
– Non, je ne vois pas, mais…. c’est un nouveau poste créé par le Président ?
– Et vous Monsieur, vous connaissez ?
– Pas bien, mais je sais tout de même que ce n’est pas un ministère, ce n’est qu’un secrétariat d’Etat.
– Et c’est quoi la différence ?
– Oh c’est simple, ça n’a pas la même importance… d’ailleurs quand on nous donne les nominations officielles, les secrétaires d’Etat sont annoncés après, et je crois me souvenir que celui dont vous parlez était complètement en bout de liste !
– Ah bon, c’est pour cela que je ne me rappelle pas de son nom. C’est pas bien grave alors, on ne le verra pas souvent, et on n’aura pas le temps de le connaître avant le prochain remaniement ! »
(Micro-trottoir imaginaire mais plus vrai que nature.)

Voilà ce que pourraient dire une immense majorité de Français à propos de ce petit secrétariat d’Etat ….qui ne concerne que 2 millions d’entreprises et une grosse moitié de l’Economie de notre pays !
Triste et constante réalité politique française ! Dans le « combat » que veut mener le nouveau gouvernement pour le bien des citoyens que nous sommes, la réalité PME n’a qu’une toute petite place, un strapontin attribué à la dernière minute à quelqu’un qui en général ne connaît rien à l’entrepreneuriat.

Et pourtant la crise avait apporté quelque lueur d’espoir en mettant en valeur ces « braves » entrepreneurs se battant corps et âme pour sauver de la débâcle leurs entreprises et leurs salariés. On avait mis en lumière leurs qualités morales, leur probité, leur dévouement, leur savoir-faire, par rapport à d’autres moins irréprochables …Même la gauche et les syndicats faisaient la différence ;

Ce fût un bon moment. Mais entre ce qui se dit dans les journaux, l’opinion que le grand public en retient et les technostructures du pouvoir, il existe (malheureusement) un grand écart .Celui laissé à la « real politique », celle qui donne la priorité au court terme et à la prochaine élection.

Dommage pour le pays. Une fois encore la PME apparaît comme « le petit cheval blanc, celui qui avait bien du courage, tous derrière et lui devant » (j’espère que Brassens me pardonnera cette image d’emprunt)