« La France est le pays au monde qui a vu son industrie du capital investissement résister le mieux à la crise et maintenir un rythme d’investissement relativement élevé ». Il s’agit là de l’un des principaux enseignements formulés par les auteurs du baromètre Aelios Finance de janvier 2010. Cette étude est réalisée à partir d’un sondage auprès des fonds d’investissement français sur leurs prévisions d’activité pour les six prochains mois.
Il apparaît que les fonds sont en phase d’investissement mais ils vont faire preuve de prudence et surtout d’une grande sélectivité. Ainsi, ils sont 62 % à envisager d’investir un montant supérieur par rapport aux 6 mois passés et 33 % un montant similaire.
Ce qui peut ,certes, paraître paradoxal eu égard au contexte économique, les fonds bénéficient aujourd’hui de conditions favorables : ainsi que le soulignent les experts d’Aelios Finance, les fonds reçoivent un nombre croissant de dossier, dans un contexte de financement bancaire toujours déprimé ; la qualité de ces dossiers est globalement bonne et les périodes de crise « donnent la possibilité de déduire des informations précieuses sur la qualité du management et la capacité de résistance des sociétés". Ce dernier élément est, bien entendu, particulièrement important dans le cadre d’une reprise.
Devant faire face à un nombre important de dossier, et sous la pression de leur comité d’investissement, les fonds demeurent très sélectifs. Selon cette étude, ils évitent de s’éloigner de leur cœur de cible et la période nécessaire à la conclusion d’une opération s’allonge : 40 % des fonds estiment qu’il faut aujourd’hui de 5 à 7 mois alors qu’en janvier 2009, ils étaient 62 % à penser qu’il fallait de 3 à 5 mois.
« Il est prévisible que les investissements à venir soient principalement orientés vers de nouvelles sociétés car les fonds ont déjà privilégié et augmenté les fonds propres des sociétés de leur portefeuille au cours des mois précédents», note Aelios Finance. Par ailleurs, les fonds devraient à nouveau privilégier les sociétés françaises après avoir mené des campagnes européennes. Ces deux derniers éléments peuvent être considérés comme favorables pour les repreneurs en recherche de capitaux.
Il est à noter que ce sont les fonds de LBO qui ont le plus souffert de la crise, principalement du fait du manque de financement bancaire qui a ralenti leur activité. Ces derniers sont conscients qu’ils réaliseront dans les mois qui viennent des montages avec un effet de levier moindre.