Les fonds d’entrepreneurs font aussi dans le capital-transmission

18 mai 2015

Isabelle Marie

"" L’Afic (Association française des Investisseurs pour la croissance) vient de lancer son Club dédié aux fonds d’entrepreneurs. Ce club se veut « un lieu de partage des expériences et de réflexion pour favoriser le développement de cette forme spécifique de capital investissement », précise l’Afic. L’une des caractéristiques de ce type de capital investissement est de lever une part significative de fonds auprès d’investisseurs privés, qui sont des entrepreneurs ou des familles d’entrepreneurs.

L’Afic précise que le total des capitaux gérés par ses 17 premiers membres s’élève à 615 millions d’euros, dont 450 millions d’euros apportés par 920 investisseurs privés. Le solde de 170 millions d’euros correspondant aux souscriptions de 50 investisseurs institutionnels. 

Les premiers fonds d’entrepreneurs ont vu le jour en 2010. Ces structures comme Kima Venture (lancée par Xavier Niel) ou encore Isai (Pierre Kosciusko-Morizet) ont d’abord exclusivement financé des start-up prenant ainsi le relai des fonds de capital-risque dont la capacité de financement se réduit. Ces toutes dernières années, cette forme de capital-investissement s’est étendu à toute la chaîne de financement de l’amorçage, au capital-développement jusqu’au capital-transmission.

De 500 000 à 2 millions d’euros

Les 17 fonds d’entrepreneurs membres du Club ont, à ce jour, financé 206 entreprises dont 138 sont aujourd’hui en cours d’accompagnement. En effet, ces fonds d’entrepreneurs peuvent impliquer leur souscripteur dans l’accompagnement des entreprises financées. Cela peut aller d’une sollicitation ponctuelle à un parrainage sur la durée.

« Les fonds d’entrepreneurs établissent un lien singulier et proche entre des professionnels du capital-investissement, des investisseurs privés souvent issus du monde de l’entreprise, et des entrepreneurs en recherche de fonds propre et d’un accompagnement expérimenté. Ils représentent un mode de financement coopératif, en fort développement, animé par une même culture entrepreneuriale », souligne Isabelle de Baillenx, présidente du Club des fonds d’entrepreneurs de l’Afic.

Ces fonds d’entrepreneurs se positionnent souvent sur la tranche 500 000 à 2 millions d’euros. Les porteurs de projets qui cherchent à emprunter dans cette fourchette trouvent en effet difficilement préteurs. Pour moins de 500 000 euros, le love money ou les business angles sont là et les fonds d’investissement répondent présent pour plus de 2 millions d’euros mais entre ces deux bornes, l’offre se fait beaucoup plus rare. Un créneau qu’investissent les fonds d’entrepreneurs.