Les retards de paiement s’aggravent en Europe. C’est le constat d’une étude (1) réalisée par Intrum justicia, groupe européen de gestion de créances. En France, le délai de paiement des créances est passé de 65,1 à 66,2 jours en moyenne entre 2004 et 2006. Ils se sont également allongés en Allemagne et en Grande- Bretagne, tandis qu’en Espagne et en Italie, ils se réduisent.
D’après l’étude, la dégradation du poste clients des entreprises françaises est surtout liée à l’aggravation des retards de paiement sur les créances les plus anciennes. Les créances à plus de 60 jours représentent 37,9 % contre 34,4 % en 2004 et 32,9 % en 2003.
Cette situation pénalise la compétitivité des entreprises : trésorerie insuffisante pour se développer, solvabilité réduite, augmentation des coûts financiers… Et selon, Intrum Justicia, ce n’est pas l’entrée en application de « Bâle II » en 2007 qui risque de changer la donne. Puisque la dotation en fonds propres des banques sera fonction du niveau de risque du crédit. « Cette mesure devrait avoir un impact direct sur les crédits bancaires avec des intérêts plus élevés en cas de solvabilité insuffisante du débiteur », précise les auteurs de l’enquête. Quant à l’avenir, les PME en France « se montrent optimistes lorsqu’elles évaluent les risques d’impayés pour 2006. Cela s’explique en partie par les prévisions de croissance, de 1,8 % pour 2006 et de 2,3 % pour 2007. »
(1) Plus de 6 000 entreprises ont participé à l’enquête conduite simultanément dans 22 pays entre le 30 janvier et 17 février 2006.