Les aides à la reprise d’entreprise sont fort nombreuses. Le danger pour le repreneur est d’y consacrer trop de temps pour un bénéfice souvent minime. Sur le plan quantitatif, la très grande majorité des aides émane de collectivités locales. Ainsi, le seul département du Puy-de-Dôme ne compte pas moins de 116 aides consacrées à la reprise d’entreprise. Nombre de bons connaisseurs des opérations de reprise jugent qu’il est bon de considérer ces aides avec une certaine prudence et de ne pas se lancer à corps perdu dans les dossiers d’obtention.
Pour les reprises d’un montant significatif, le montant des quelques subventions ou aides va être mineur et ne fera pas pencher la balance d’un côté ou de l’autre.
> L’utilité des prêts d’honneur
A l’inverse, l’ensemble des professionnels qui conseille les repreneurs est unanime quant à l’utilité, sur différents plans, des prêts d’honneur. Leurs montants sont loin d’être négligeables, puisqu’ils atteignent plusieurs dizaines de milliers d’euros et ils permettent un important effet de levier. Les prêts d’honneurs ont une incidence non négligeable sur la pérennité des entreprises. Les statistiques du Réseau Entreprendre sont parlantes : A 3 ans, le taux de survie d’une entreprise accompagnée est de 85 % contre 64 % pour la moyenne. Avoir obtenu un prêt d’honneur permet également au repreneur de gagner en crédibilité. Ces prêts peuvent même s’avérer déterminants dans la réussite de certains projets.
> Avis d’expert : Yannick Hoche, responsable de la reprise et de la transmission d’entreprise à l’APCE
"Le repreneur doit construire sa légitimité en tant que futur chef d’entreprise. Se faire reconnaître par des réseaux professionnels est une étape importante dans la construction de cette légitimité. Avoir un prêt d’honneur est ainsi un élément de validation pour le banquier, au-delà du seul aspect financier. Le banquier sera en effet très attentif à qui a déjà fait confiance au repreneur qu’il a en face de lui. Les prêts d’honneur sont ainsi un levier qui vous adoube en tant que candidat repreneur estimé et reconnu par les professionnels. Le banquier est contraint par un certain nombre de ratios prudentiels. C’est donc l’interlocuteur que l’on aborde en dernier, sur la base d’un montage adéquat, en formulant une demande à laquelle il ne devrait pas pouvoir répondre non"
> Témoignage : Thierry Viquerat, dirigeant du cabinet Microstructures, spécialisé en gestion des difficultés des PME
" Beaucoup de repreneurs sont dans l’obsession de l’aide. Au lieu de se consacrer à la recherche des clients, ils passent leur temps sur internet ou à la chambre de commerce, poursuit-il. A l’inverse, il faut se trouver dans une démarche d’entrepreneur, qui bien sûr peut profiter d’aides adaptées, et non de picoreurs de subventions administratives. Il faut avoir un projet qui peut se concrétiser sans aides. »