> Etat des lieux
En surproduction depuis trois ans, la France vinicole propose actuellement des propriétés (terre et foncier) valorisées de 10 à 40 % meilleur marché qu’il y a cinq ans et de réelles aubaines immobilières. Ce n’est qu’en renforçant la qualité puisque les labels (AOC, etc.) n’en sont plus des garants absolus, que la filière s’assainira durablement. Toujours est-il que le paysage va bel et bien se transformer : 10 000 viticulteurs devraient partir en retraite dans les dix ans à venir. Toutefois, beaucoup d’entre-eux pourraient bel et bien mettre la clé sous la porte : les petits coopérateurs en mal de surface financière, et ceux qui, quelle que soit la classification de leur vin n’auront pas su en améliorer la qualité.
> Avis d’expert
Michel Veyrier, fondateur du réseau Vinea Transaction
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“Le métier demande des compétences en communication, la capacité à distribuer et à vendre, la vigilance technique et l’expertise, directe ou déléguée. Néanmoins, un repreneur sur deux est étranger à la profession vitivinicole. La réussite dépend de la persévérance mais aussi de la structuration juridique et fiscale du domaine et de ses exportations, le vin français souffrant d’une image compliquée à l’international. L’achat d’une vigne est un engagement de long terme et gourmand : actuellement, un plan de financement s’établit sur une durée de 12 à 15 ans avec 4 % d’intérêts, contre 7 à 10 ans à 11-12 % en 1990.” |
> De belles opportunités pour les repreneurs
Sur les milliers de vins français, le secteur offre un peu plus de trois cents affaires rentables à la reprise par an. En Bourgogne et dans le Bordelais, 80 % des ventes de propriétés dépassent les 3 millions d’euros pour une vingtaine d’affaires trois fois plus onéreuses en Provence. La demande s’est déplacée des grandes structures à des vignobles de 15 à 40 hectares permettant la mise en bouteille de 50 000 à 100 000 unités par an et l’hectare se négocie entre 10 000, 300 000 et 4 M€ selon la notoriété, la qualité des nectars et l’éclat des terroirs dont ils sont issus.
> Témoignages
Jean-Christophe et Stéphanie Michaux, Propriétaires du Clos Roca dans l’Hérault
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En 2003, nous rachetions le Clos Roca, 22 hectares et bastide, pour un million d’euros. Mon épouse développe le marketing, je suis concentré sur les produits. Soutenus par nos parents, nous avons constitué une société pour le vignoble, une société civile immobilière pour l’habitation. Un minimum de trois ans de trésorerie d’avance entre la date de reprise et les premiers encaissements est nécessaire. Il n’y a jamais de creux d’activité et les rémunérations sont limitées pendant les 5-7 ans nécessaires à l’obtention d’un domaine rentable. Et puis, n’oubliez pas non plus de cultiver une curiosité insatiable pour la découverte d’autres vins et de se démarquer avec des vins de vignerons signés. |